Manque de suivi pour les algues bleu-vert
Pour combler le manque de suivi gouvernemental des algues bleu-vert, le professeur en chimie environnementale à l’Université de Montréal Sébastien Sauvé a lancé en 2018 une importante initiative de recherche.
En effet, le Réseau de surveillance volontaire des lacs (RSVL) ne fait pas d’analyses pour détecter la présence d’algues bleu-vert (cyanobactéries), et le ministère ne se déplace pratiquement plus pour confirmer la présence ou la toxicité d’une fleur d’eau de ces algues.
Seulement cinq lacs ont reçu la visite d’un inspecteur du ministère en 2019-2020 après des signalements de cyanobactéries. Le projet de M. Sauvé, baptisé « Adopte un lac », souhaite répertorier 500 lacs canadiens.
APPEL AUX BÉNÉVOLES
« On veut comprendre l’étendue du problème de cyanobactéries, la distribution, et quand est-ce que ça arrive. Parce que le citoyen curieux ou inquiet ne sait pas vers qui se tourner pour savoir ce qui se passe », explique-t-il.
« Les gens peuvent être bénévoles pour échantillonner un lac qui leur tient à coeur, on leur envoie le kit et [ils] nous le renvoient. Ils peuvent aussi faire des dons, ou les deux », poursuit-il.
Pour mener à bien les tests, le professeur tente d’amasser 500 000 $ en dons. Pour le moment 27 900 $ ont été recueillis auprès de 22 donateurs, et 52 lacs ont été échantillonnés.
Et la preuve que leur travail est important : quelques cas de concentration très inquiétants ont été découverts dans des lacs où il faudrait interdire la baignade.
C’est le cas du lac Millette à Sainte-Adèle. Les données du RSVL indiquent qu’il est oligomésotrophe, ce qui laisse croire que le lac est relativement en bonne santé.
Mais l’équipe de M. Sauvé y a trouvé des concentrations de cyanobactéries suffisantes pour mettre en garde les baigneurs s’y aventurant qu’ils risquent une bonne diarrhée.