Les géants du web doivent être tenus responsables
Le gouvernement fédéral doit responsabiliser les géants du web en leur imposant des sanctions lorsque des contenus illégaux sont partagés, selon un expert.
« Le web, c’est un Far West. On permet à tout le monde d’utiliser internet et il n’y a aucune réglementation », dénonce
Paul Laurier, président de la firme de sécurité Vigiteck.
L’ancien enquêteur à la
Sûreté du Québec souhaite qu’Ottawa responsabilise les plateformes, telles que Facebook, qui possède Instagram, des contenus qu’elles partagent.
« Si on dit à Facebook que les images de pornographie juvénile sont passibles d’amende, je garantis que l’entreprise va mettre les ressources nécessaires pour enlever ça de sa plateforme », explique M. Laurier.
LA TECHNOLOGIE POUR DÉTECTER
Mondialement, 35 000 personnes travaillent sur la sécurité et la sûreté chez Instagram, informe Facebook par l’entremise de la firme TACT.
Pour filtrer les contenus pédopornographiques, l’entreprise utilise plusieurs outils, comme PhotoDNA, qui « scanne » les images connues d’exploitation d’enfants et signale le matériel.
Une technologie détecte aussi la nudité des enfants et les contenus inconnus jusqu’alors lorsqu’ils sont téléchargés. Le contenu est examiné manuellement et s’il viole les politiques d’Instagram, le compte est supprimé.
TROP TARD
« Le groupe Facebook dit qu’il prend ça au sérieux, mais je n’y crois pas. Est-ce que les faux comptes sont bannis ? Est-ce qu’on empêche un utilisateur malveillant de recommencer sous un nouveau nom ? La réponse est non », argumente M. Laurier.
Il est déjà trop tard quand une photo de pédopornographie est partagée, même si ce n’est qu’une demi-journée, dénonce-t-il.
« Un pédophile a eu le temps de l’ajouter à sa collection. »
Le fédéral souhaite mettre en place des règles pour lutter contre les contenus illégaux sur les médias sociaux.
« Nous ne pouvons pas fournir d’échéancier précis pour le moment », a écrit au une porte-parole du ministère du Patrimoine canadien.