Le Journal de Montreal

L’hymne national juste en anglais a choqué

Le propriétai­re du Tricolore n’était pas heureux

- ÉTIENNE PARÉ

Des amateurs de hockey et des défenseurs du français sont indignés parce que l’hymne national du Canada n’a pas été interprété dans les deux langues officielle­s juste avant le match entre le Canadien de Montréal et les Penguins de Pittsburgh à Toronto, samedi.

Sur les réseaux sociaux, les réactions négatives n’ont pas tardé après la prestation préenregis­trée du crooner Michael Bubblé juste avant la rencontre.

« Il y a dans la Ligue nationale de hockey [LNH], un manque évident de respect pour les différence­s nationales, pour la langue nationale des Québécois. Même si on se bat depuis des années, la ligue refuse même que les arbitres puissent rendre leur décision en français à Montréal », a souligné Jean-Paul Perreault, d’Impératif français.

Du côté du Tricolore, on dit aussi avoir tiqué en entendant le Ô Canada.

« Tout de suite après, Geoff Molson [le propriétai­re du CH] m’a texté pour que je demande à la ligue pourquoi c’était juste en anglais », a affirmé Paul Wilson, vice-président aux affaires publiques pour le club.

La LNH lui a répondu que Pittsburgh était la ville hôte. Or, quand la Sainte-Flanelle joue dans une ville américaine, l’hymne national canadien est presque toujours chanté en anglais seulement.

« C’est la ligue qui gère ça. Mais on va être la ville hôte mercredi et on va avoir notre chanteur », a dit M. Wilson.

En temps normal, le Ô Canada est chanté dans les deux langues officielle­s uniquement à Montréal et à Ottawa.

Même dans les autres villes canadienne­s – comme Edmonton et Toronto, où se déroulent les présentes séries éliminatoi­res à cause de la pandémie – l’hymne est généraleme­nt dans la langue de Shakespear­e. Parfois, l’interprète va glisser un passage en français si le CH est le visiteur, mais cette marque de courtoisie n’est pas une règle.

UN SUJET SENSIBLE

Pour Maxime Laporte, président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, ce ne sont pas des excuses.

« Non seulement a-t-on fait de l’hymne national des francophon­es de ce continent, un hymne ‘‘canadian’’, mais en plus on l’a bilinguisé puis anglicisé », a-t-il pesté.

Écrite pour la fête de la Saint-Jean-Baptiste de 1880 par Adolphe-Basile Routhier, le Ô Canada était à l’origine un hymne pour les Canadiens français. Au début du 20e siècle, des versions anglaises se sont répandues dans le reste du pays.

En 1980, après le premier référendum, le gouverneme­nt fédéral de Pierre Elliott Trudeau le reconnaît comme l’hymne officiel du Canada.

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PHOTO AFP Les joueurs et les partisans n’ont pas eu droit à un hymne national canadien bilingue, samedi à Toronto, avant le match remporté par le Canadien face aux Penguins.

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