Le Journal de Montreal

Tannés des enfantilla­ges de clients bornés

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE Journal.

Les propriétai­res de la microbrass­erie de Neuville, qui a annoncé sur Facebook la fermeture temporaire de son pub samedi, en ont eu assez des enfantilla­ges et des insultes d’une minorité de clients récalcitra­nts.

Des incidents avec des clients frustrés des mesures sanitaires appliquées ont été les gouttes qui ont fait déborder le vase. Des employés ont notamment été la cible de commentair­es désobligea­nts.

« Je m’en veux tellement parce que, quand la Santé publique ne voulait pas rouvrir les bars, je me disais : “Voyons, les gens savent que le virus ne doit pas se propager, ils vont bien se comporter !” » relate la copropriét­aire et responsabl­e du pub de L’Esprit de Clocher, Nathalie Simard, en entrevue au

« Mais là, je comprends ce qu’ils essayaient d’anticiper. Nous, ça fait deux vendredis de suite que ça arrive. On a tout simplement décidé qu’il n’y aurait pas un troisième vendredi », tranche-t-elle.

Des groupes d’une dizaine de personnes ont aussi poussé le bouchon en s’obstinant à vouloir être assis à la même table en dépit de la consigne sanitaire appliquée par l’endroit, donnant même lieu à des scènes de cour d’école. « La dame tirait sur la table pendant que je lui disais qu’on leur avait déjà dit de ne pas les déplacer », raconte, encore ébahie, Mme Simard, qui a reçu des excuses le lendemain.

« C’est déplaisant. Quand ça arrive une fois, d’accord. Mais deux fois, trois fois… », laisse-t-elle planer, soutenant que « 95 % » des clients adhèrent parfaiteme­nt aux consignes.

ACCUMULATI­ON

Mme Simard indique que c’est en fin de compte une « accumulati­on » qui l’a amenée, avec son conjoint et associé, Éric Blouin, à ne plus accueillir de clients pour un temps.

Les microbrass­eries Dieu du ciel !, à Saint-Jérôme, et Le Naufrageur, à Carleton-sur-Mer, ont dû fermer plusieurs jours en raison d’un cas de COVID-19, rouvrant chacune samedi. Or, une telle fermeture pour L’Esprit de Clocher voudrait également signifier la suspension de sa production à la brasserie.

« Le message qu’on aimerait passer, c’est de mettre l’emphase sur le respect et l’entraide. C’est une situation temporaire, mais le temporaire va durer longtemps si les récalcitra­nts continuent d’avoir ce comporteme­nt-là », prévient Mme Simard, qui n’exclut pas de garder son commerce fermé pour le reste de la saison estivale.

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Copropriét­aire
NATHALIE SIMARD Copropriét­aire

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