Un organisme exige la fermeture de McInnis
La pluie de poussières à Port-Daniel-Gascons en cause
Un organisme environnemental exige que la cimenterie de McInnis à Port-Daniel–Gascons, en Gaspésie, cesse complètement ses activités le temps de corriger des failles dans ses opérations, qui seraient la source d’une pluie de particules collantes sur une partie de la municipalité.
Le Journal a rapporté hier que cette pluie est constituée d’une composante du ciment, du clinker, selon la direction de Ciment McInnis, qui l’explique par la survenance d’un bris matériel et une défaillance informatique. Des résidents ont témoigné avoir constaté ces résidus comparables à du « papier sablé », résistant aux lavages à l’eau et au savon.
Des « épisodes de poussières » sont effectivement survenus entre le 5 juin et le 24 juillet, a admis la cimenterie. Or, selon le porte-parole de l’organisme Environnement Vert Plus, Pascal Bergeron, des émissions de poussières seraient survenues aussi récemment que vendredi dernier.
L’attitude actuelle de la direction est « irresponsable » compte tenu des risques présumés pour la santé des résidents du secteur, s’insurge M. Bergeron. « Une des choses qu’on veut, c’est que les opérations arrêtent le temps qu’ils remédient à la situation », exhorte-t-il.
TRANSPARENCE
Rappelons que c’est Le Journal qui a informé le ministère de l’Environnement des émissions anormales de clinker, plutôt que la cimenterie elle-même.
Quant aux résidents, une « omerta » règne dans la population et dissuade les résidents de nuire aux opérations de ce qui constitue, pour plusieurs, un généreux gagne-pain, estime M. Bergeron.
Selon l’organisme Environnement Vert Plus, la cimenterie devrait être proactive dans la diffusion des données de qualité de l’air.
« On est obligé de courir après les données. On joue au chat et à la souris pour y avoir accès », constate Pascal Bergeron, qui a dû passer par les longs délais des demandes d’accès à l’information pour les obtenir.
Ces incidents ont eu lieu alors que la cimenterie atteint sa capacité maximale de production après trois ans d’opération. La direction de l’usine soutient toutefois qu’il s’agit d’un hasard. Les épisodes de poussières n’ont pas tous la même cause, indique-t-on.