Le Journal de Montreal

La baballe

- CLAUDE VILLENEUVE Analyste politique et rédacteur claude.villeneuve @quebecorme­dia.com @vclaude

Depuis son élection et en amont, avant même qu’il ne fasse connaître ses ambitions présidenti­elles, en fait, on a beaucoup devisé à propos des facultés mentales de Donald Trump.

Généraleme­nt, on dit qu’il est fou. D’autres fois, qu’il est dément, sénile, voire analphabèt­e. D’autres personnes, toutefois, voient chez lui un génie. Un maître de la stratégie, qui comprend les passions des masses et sait les utiliser.

Personnell­ement, je pense qu’il est fou. Je pense aussi qu’il est génial. À sa façon...

PLONGÉE HISTORIQUE

Prenez juste jeudi dernier. Dès l’aurore paraissent des chiffres qui annoncent que l’économie américaine a effectué une plongée historique vers la récession. En rythme annualisé, la production de l’économie américaine aurait reculé de 32,9 %. On n’a jamais vu ça, et on ne reverra plus ça.

Que fait le Donald, probableme­nt assis sur son gros bol de toilette en or à la Maison-Blanche ? Il gazouille sur Twitter que les élections pourraient être reportées.

Que fait tout le monde, dès lors ? Il ne parle plus de la volée historique que l’économie américaine est en train d’encaisser, alors que sa bonne santé a toujours constitué l’un des meilleurs indicateur­s pour prédire le résultat d’une élection à venir. On parle plutôt de la volonté de Trump de reporter les élections... ce qu’il ne peut pas faire, accessoire­ment.

DONNER DU GAZ

C’est comme ça que Donald Trump fonctionne depuis le début. Il voit l’opinion publique comme un chien. Quand celui-ci est aux aguets, il lance la baballe dans l’autre direction pour détourner son attention. Va chercher ! Et ça marche à tous les coups, même après plusieurs années.

Les médias, aux États-Unis comme ailleurs, se sont beaucoup demandé comment couvrir Trump à l’ère des

fake news. Pas simple...

Un bon début, toutefois, ce serait de donner du gaz à chacune de ses tentatives de diversion. En somme, parler du bilan de la pire présidence de l’histoire américaine, plutôt que des flatulence­s cérébrales de son porte-étendard.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada