Un enjeu qui dépasse le Québec
Une étoile montante du milieu des affaires québécois est d’avis que le manque de minorités visibles sur nos conseils d’administration est un enjeu qui dépasse le Québec.
« Le Québec n’est pas pire qu’ailleurs. On a déjà de très belles réussites. De beaux exemples, ici. Je siège au conseil d’administration de l’Administration portuaire de Montréal (APM), il y a Ravy Por et Madeleine Féquière ailleurs, mais il faut poursuivre les efforts », estime Oumar Diallo, cadre dans le monde des finances.
Au Québec, plus de 1,03 million de personnes sur 8,16 millions sont issues des minorités visibles, soit près de 13 %. À Montréal, ce pourcentage explose à 22 %. Alors que dans la région de Québec il fond comme neige au soleil à 5 %.
« COMPÉTENCES CLÉS »
Malgré ce bassin de candidats, certains CA de sociétés d’État clés n’arrivent toujours pas à recruter des candidats issus des minorités visibles.
Or, d’après Oumar Diallo, le Québec a au contraire tout ce qu’il faut en talent pour devenir une référence mondiale dans la francophonie.
« Pour être administrateur, il faut avoir certaines compétences clés. Ce n’est pas une question d’être une personne noire, latino, homme ou femme. Dans mon cas, j’ai fait des formations en gouvernance. C’est une question de travail et d’engagement », insiste l’administrateur.
Réseau Jeunes Administrateurs (RJA), Groupe des Trente, chambres de commerce… les aspirants administrateurs doivent aller chercher les outils auprès de diverses organisations pour bonifier leur CV.
De leurs côtés, les organisations doivent redoubler d’efforts et multiplier les approches pour aller chercher les talents qu’il leur faut.
GEORGE FLOYD
Pour Oumar Diallo, lauréat du Mois de l’histoire des Noirs 2020, il faut aussi que les sociétés, tant privées que publiques, sachent que la diversité est payante dans tous les sens du mot.
« Bien avant la mort de George Floyd, il y a eu une étude de McKinsey disant qu’un conseil d’administration avec la parité pouvait avoir plus de 21 % de profitabilité, et si l’on va encore plus loin en termes d’inclusion et de diversité, ça peut aller jusqu’à 33 %. Ce sont des chiffres très précis », a-t-il souligné.
Malgré le travail qu’il reste à accomplir, le Québécois reste optimiste. « C’est le bon momentum pour poser des gestes. Je pense que ce n’est pas par manque de volonté, c’est parce qu’ils veulent être habiles », a-t-il conclu.