Le maire Coderre en mode séries
Donc, tous ceux qui ont prédit une victoire du Canadien en trois matchs et le Smythe à Carey Price après la conquête de la Coupe Stanley ont raison ce matin.
Merci, n’envoyez plus de fleurs, la cour est pleine. « Moi, j’ai choisi le Canadien en quatre. Sauf que j’étais sérieux. Voilà qu’on se retrouve ce matin avec l’avantage de la glace. »
C’est Denis Coderre, dit le maire Coderre, qui rit pendant la conversation. Vous le savez, le maire Coderre est un vrai fan de sports. Pas juste le Canadien et le hockey. Il suit les Alouettes, l’Impact et travaille encore en coulisses au dossier des Expos.
Y est pas juste fan, il est impayable. Il bat Donald Trump sur son compte Tweeter. Samedi soir, avant même la mise au jeu, le maire Coderre avait allumé la passion de ses 297 437 abonnés en écrivant un bref : « Même pas foutu de faire l’hymne national dans les deux langues… merci ! »
Tout de suite, plusieurs de ses 297 437 abonnés s’en sont donné à coeur joie. Certains ont même prédit qu’il finirait chef du Parti québécois.
« Pas besoin d’être souverainiste pour demander le respect. Toronto et Edmonton sont deux villes canadiennes, toutes les séries vont être disputées au pays et le match impliquait le Canadien de Montréal. J’ai toujours été sensible à ma langue, j’ai toujours défendu le français comme ministre et comme citoyen. Pis lâchez-moi que techniquement Pittsburgh était le club hôte, le maire de Pittsburgh Bill Patuto m’a écrit… en français. C’est une belle occasion ratée par la Ligue nationale », d’expliquer Coderre.
DROUIN… PASSÉ PROCHE
En cours de soirée, c’est un feu roulant de commentaires et de conversations en 200 caractères.
Même notre Jonathan Bernier s’est mêlé de la discussion. Et quand le maire Coderre a lancé que Max Domi, toujours dans la face de Sidney Crosby, lui rappelait Claude Lemieux en 1986, le sondeur Jean-Marc Léger lui a rappelé que si on se souvient de 1986, on commence à avoir du kilométrage au compteur. En d’autres mots, mais ça voulait dire ça.
Avant la prolongation, Coderre a prédit que Jonathan Drouin pourrait être le héros.
Quand Drouin a reçu un tir de pénalité, monsieur le maire, comme l’appellent ses fidèles, a cru qu’il pourrait passer pour un génie… ou tout au moins un prophète : « J’adore suivre les matchs de cette façon. C’est ma façon de me divertir. J’aime le sport et je me sens encore plus impliqué. À part quelques exceptions, les gens sont gentils, qu’ils soient d’accord ou pas avec moi », dit-il.
LES ANTI-TVA…
M. Coderre a entrouvert une petite porte avec deux lignes acidulées sur un commentaire de Félix Séguin après la victoire du Canadien : « Commentaire du gars de TVA Sports : Consternation à Toronto… ben coudon ! » a-t-il tweeté rapidement après une remarque de Séguin soulignant que cette victoire était pour le moins inattendue.
Les « Enragés contre TVA Sports », un club de féfans d’élite, se sont vite déchaînés contre le réseau. Avec la rengaine habituelle que CBC avait fait une meilleure couverture en anglais.
D’abord, c’est NBC, le diffuseur américain, qui « découpe » la partie et offre les images aux autres réseaux. Et Louis-Philippe Neveu l’a confirmé hier.
Mêmes images du match. Les commentaires et les exigences pour le français n’ont rien à voir avec le reportage de l’action.
Cela dit, on peut préférer un ronronnement apaisant à une description plus énergique. Mais juste à regarder (et écouter) les descriptions de René Lecavalier dans l’âge d’or de la Soirée du hockey. Tellement en retard sur le jeu qu’il manquerait les pauses publicitaires de la télé moderne.
Fait que le maire Coderre le précise : « C’était le commentaire d’un vrai fan qui aurait préféré qu’on salue la victoire et l’exploit de notre équipe au lieu de parler de consternation à Toronto, y a rien de grave là-dedans ».
– Donc, le Canadien en quatre !, prévoit-il.
Le maire Coderre se trompe :
– Le Canadien en trois !