Le Journal de Montreal

Pas le temps pour les amitiés

Le capitaine des Penguins, Sidney Crosby, a été pourchassé par Max Domi pendant tout le match

- JONATHAN BERNIER

TORONTO | Évidemment, tout n’était pas parfait. Il y aura assurément des points à améliorer. À commencer par la discipline. Le Canadien ne s’en sortira pas toujours aussi bien en offrant sept supériorit­és numériques aux gros canons des Penguins.

Surtout si ses spécialist­es de l’infériorit­é numérique visitent le cachot de façon trop régulière, comme ce fut le cas pour Phillip Danault. Cette indiscipli­ne de la part de l’athlète de Victoriavi­lle a forcé Artturi Lehkonen et Nick Suzuki à prendre les bouchées doubles en infériorit­é numérique. Avec un homme en moins, le premier a passé 6 min 11 s sur la patinoire, et le second, 5 min 58 s.

« Ça ne m’était jamais arrivé d’avoir trois punitions au cours d’un même match.

J’étais peut-être trop excité. Ça faisait longtemps que j’attendais ce moment, a indiqué le Québécois. Je dois demeurer intense, tout en étant plus intelligen­t avec mon bâton. »

DANS LA TÊTE DE CROSBY

Là-dessus, il pourrait prendre exemple sur Max Domi. Même s’il n’a pas obtenu son lot de confrontat­ion face à Sidney Crosby, souvent utilisé contre Danault, Domi s’est assuré de bien faire sentir sa présence. C’est bien connu que le capitaine des Penguins n’aime pas avoir quelqu’un qui le gêne constammen­t dans ces mouvements. En pareil cas, il a tendance à perdre sa concentrat­ion. Qui ne ferait pas de même en recevant un bâton dans la fourche ? « C’est important de faire ce qu’il faut pour gagner. Max a joué à quelques occasions contre Sidney et il a joué dur contre lui », a indiqué Claude Julien, à propos de l’intensité de son joueur de centre. « C’est ce dont nous avons besoin. En séries éliminatoi­res, il n’y a aucun ami. Les joueurs de l’autre équipe, on ne doit pas les aimer. » D’ailleurs, Ben Chiarot a rappelé l’importance de pratiquer un style de jeu physique en séries éliminatoi­res.

Au même titre que dans un combat de boxe, drainer l’énergie de son rival s’avère payant à mesure que l’affronteme­nt se prolonge.

« C’est un moment de l’année où il est important d’épuiser l’adversaire. On n’est pas nécessaire­ment l’équipe la plus forte et la plus grosse, mais on doit terminer nos mises en échec », a soutenu le colosse, démontrant l’exemple avec six coups d’épaule.

COUVERTURE PLUS SERRÉE

L’échec avant est souvent un moment propice pour assurer une présence physique. Là-dessus, Julien soutient que c’est une facette du jeu qui a fait défaut, samedi.

Le vétéran Kristopher Letang et le jeune John Marino sont des experts dans la relance de l’attaque et dans les sorties de zone rapides. Limiter leur temps de réaction et leur espace de manoeuvre leur rendrait la tâche un peu plus difficile. Pressés de façon plus intense, ils auraient moins le temps de chercher la longue passe qui permet aux attaquants des Penguins d’entrer en territoire adverse à pleine vitesse.

« On les a laissés prendre beaucoup trop de rapidité en zone neutre. Ça nous a forcés à jouer sur les talons, a confirmé Brendan Gallagher. On est parvenus à corriger un peu le tir à mesure que le match avançait. »

Par chance, car on l’a bien vu au cours des cinq premières minutes. Quand vous permettez à Crosby, Evgeni Malkin et Jake Guentzel de prendre de la vitesse, la tempête se transforme rapidement en ouragan.

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PHOTO AFP Même s’il a marqué un but, Sidney Crosby n’a pas eu la vie facile lors du premier match contre le Canadien comme le témoigne cette séquence où il est coincé entre Carey Price et Brent Kulak.

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