Pas le temps pour les amitiés
Le capitaine des Penguins, Sidney Crosby, a été pourchassé par Max Domi pendant tout le match
TORONTO | Évidemment, tout n’était pas parfait. Il y aura assurément des points à améliorer. À commencer par la discipline. Le Canadien ne s’en sortira pas toujours aussi bien en offrant sept supériorités numériques aux gros canons des Penguins.
Surtout si ses spécialistes de l’infériorité numérique visitent le cachot de façon trop régulière, comme ce fut le cas pour Phillip Danault. Cette indiscipline de la part de l’athlète de Victoriaville a forcé Artturi Lehkonen et Nick Suzuki à prendre les bouchées doubles en infériorité numérique. Avec un homme en moins, le premier a passé 6 min 11 s sur la patinoire, et le second, 5 min 58 s.
« Ça ne m’était jamais arrivé d’avoir trois punitions au cours d’un même match.
J’étais peut-être trop excité. Ça faisait longtemps que j’attendais ce moment, a indiqué le Québécois. Je dois demeurer intense, tout en étant plus intelligent avec mon bâton. »
DANS LA TÊTE DE CROSBY
Là-dessus, il pourrait prendre exemple sur Max Domi. Même s’il n’a pas obtenu son lot de confrontation face à Sidney Crosby, souvent utilisé contre Danault, Domi s’est assuré de bien faire sentir sa présence. C’est bien connu que le capitaine des Penguins n’aime pas avoir quelqu’un qui le gêne constamment dans ces mouvements. En pareil cas, il a tendance à perdre sa concentration. Qui ne ferait pas de même en recevant un bâton dans la fourche ? « C’est important de faire ce qu’il faut pour gagner. Max a joué à quelques occasions contre Sidney et il a joué dur contre lui », a indiqué Claude Julien, à propos de l’intensité de son joueur de centre. « C’est ce dont nous avons besoin. En séries éliminatoires, il n’y a aucun ami. Les joueurs de l’autre équipe, on ne doit pas les aimer. » D’ailleurs, Ben Chiarot a rappelé l’importance de pratiquer un style de jeu physique en séries éliminatoires.
Au même titre que dans un combat de boxe, drainer l’énergie de son rival s’avère payant à mesure que l’affrontement se prolonge.
« C’est un moment de l’année où il est important d’épuiser l’adversaire. On n’est pas nécessairement l’équipe la plus forte et la plus grosse, mais on doit terminer nos mises en échec », a soutenu le colosse, démontrant l’exemple avec six coups d’épaule.
COUVERTURE PLUS SERRÉE
L’échec avant est souvent un moment propice pour assurer une présence physique. Là-dessus, Julien soutient que c’est une facette du jeu qui a fait défaut, samedi.
Le vétéran Kristopher Letang et le jeune John Marino sont des experts dans la relance de l’attaque et dans les sorties de zone rapides. Limiter leur temps de réaction et leur espace de manoeuvre leur rendrait la tâche un peu plus difficile. Pressés de façon plus intense, ils auraient moins le temps de chercher la longue passe qui permet aux attaquants des Penguins d’entrer en territoire adverse à pleine vitesse.
« On les a laissés prendre beaucoup trop de rapidité en zone neutre. Ça nous a forcés à jouer sur les talons, a confirmé Brendan Gallagher. On est parvenus à corriger un peu le tir à mesure que le match avançait. »
Par chance, car on l’a bien vu au cours des cinq premières minutes. Quand vous permettez à Crosby, Evgeni Malkin et Jake Guentzel de prendre de la vitesse, la tempête se transforme rapidement en ouragan.