Le Journal de Montreal

De fortes pluies attendues au Québec

Hier soir, l’ouragan Isaias se dirigeait vers la côte Est des États-Unis avec des vents de 120 km/h

- ERIKA AUBIN

La tempête tropicale Isaias, qui est redevenue un ouragan hier soir, devrait atteindre le Québec la nuit prochaine et les quantités importante­s de pluies pourraient causer des crues soudaines.

« Ce dimanche, il y a eu environ 60 mm de pluie en 24 heures à Montréal et jusqu’à 100 mm au Lac-Saint-Jean. Isaias va en donner presque autant, et ce, d’un coup. Il peut avoir des crues soudaines, comme des vallons qui se remplissen­t d’eau ou des ruisseaux et des petites rivières qui débordent, prévient le météorolog­ue Gilles Brien. Ça peut créer des inondation­s et des refoulemen­ts d’égouts. »

La trajectoir­e probable de la tempête passerait par l’Estrie, où 50 à 60 mm de précipitat­ions sont attendus, puis par Québec et Chaudière-Appalaches avant de se diriger vers le Bas-Saint-Laurent et la Côte-Nord.

DES RAFALES ET BEAUCOUP DE PLUIE

Les répercussi­ons les plus probables sont des fortes pluies sur le sud et l'est du Québec ainsi que des vents modérés soufflant en rafales.

Cette tempête perdra de la vigueur tout au long de son parcours. Ses vents de plus de 100 km/h dans le sud des États-Unis ne seront plus que de 65 km/h une fois dans le sud du Québec et de 55 km/h au nord du Saint-Laurent.

Néanmoins, les rafales et la pluie engendrées par Isaias pourraient faire des dégâts.

« Le pire, ce sont les vagues le long du fleuve Saint-Laurent, un phénomène qu’on appelle onde de tempête. Ce sont des marées très hautes avec des murs d’eau (qui se déversent sur les berges) », explique M. Brien.

La semaine dernière, le centre de l’ouragan de catégorie 1 (sur 5) a fait de nombreux dégâts à Porto Rico, en République dominicain­e ainsi qu’aux Bahamas avant d’atteindre dimanche la Floride.

Hier soir, Isaias se trouvait à une centaine de kilomètres à l’est de Charleston, en Caroline du Sud, et se déplaçait avec des vents soutenus de 120 km/h, selon le Centre national des ouragans (NHC), basé à Miami en Floride.

DES OURAGANS PLUS VIOLENTS

Cette année, Gilles Brien s’attend à une saison supérieure à la normale, en termes de nombre d’ouragans et de tempêtes tropicales.

« Il y a une absence d’effet El Niño et les eaux de surface de l’Atlantique, le long du littoral, sont très chaudes, au moins deux degrés de plus que la normale », explique-t-il.

Il remarque également qu’avec les changement­s climatique­s, les ouragans ont tendance à frapper plus violemment.

« On n’observe pas nécessaire­ment une augmentati­on du nombre d’ouragans chaque année, mais des vents de plus en plus forts. On l’a bien vu avec l’ouragan

Irma en 2017. C’est la première fois qu’il y avait des vents soutenus de 300 km/h », se souvient le météorolog­ue.

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PHOTO AFP L’État de New York se préparait lui aussi pour l’arrivée de la tempête. Hier, des travailleu­rs ont installé des barrières anti-inondation à Manhattan.

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