Le plan de rentrée scolaire sera revu et corrigé
Le port du masque chez les élèves du secondaire sera « réévalué »
Pressé de clarifier plusieurs enjeux entourant la rentrée scolaire, le gouvernement Legault présentera la semaine prochaine un plan de retour en classe « actualisé », alors que le port du masque chez les élèves du secondaire sera « réévalué ».
C’est ce qu’ont indiqué hier en point de presse le directeur national de santé publique du Québec, Horacio Arruda, et le ministre de la Santé, Christian Dubé.
Ce dernier a admis qu’il y avait « beaucoup de questions sur les écoles » en ce moment, une situation compréhensible puisqu’il « s’est passé des choses » depuis l’annonce du plan de match gouvernemental, à la mi-juin.
Le port du masque dans les lieux publics fermés et les transports en commun a notamment été imposé en juillet pour toutes les personnes de 12 ans et plus, alors que le plan dévoilé en juin ne prévoyait pas de couvre-visage obligatoire pour les élèves du secondaire et le personnel scolaire.
Le ministre Dubé a affirmé que le gouvernement « verra à ce qu’il n’y ait pas d’incohérences », considérant « les nouvelles informations » qui sont disponibles.
Au cabinet du ministre Roberge, on s’est contenté d’indiquer que les discussions se poursuivent avec la Santé publique et que des échanges auront lieu avec les partenaires du réseau dans les prochains jours à ce sujet.
FLOU ET INQUIÉTUDES
Cette annonce survient alors que des acteurs du réseau de l’éducation pressent le gouvernement Legault de rajuster le tir, à trois semaines de la rentrée pour le personnel scolaire.
Le plan annoncé en juin prévoit le retour en classe de tous les élèves à temps plein, sauf à la fin du secondaire, où les écoles pourront opter pour une formule hybride.
En classe, les élèves seront regroupés dans des « bulles » de quatre à six élèves, où aucune distanciation physique ne sera imposée. À l’extérieur de cette bulle, une distance d’un mètre avec les autres élèves devra être respectée.
« Il y a encore beaucoup de questions sur le masque, la désinfection, l’organisation des bulles. On veut qu’on nous explique pourquoi (le port du masque) serait obligatoire dans une épicerie où il y a quelques dizaines de personnes et pas dans une école secondaire où il y a plus de 1000 élèves dans les corridors », lance Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement.
DIFFÉRENT EN ONTARIO
Le gouvernement ontarien a par ailleurs annoncé la semaine dernière des mesures sanitaires différentes pour le retour en classe, dont le port du masque pour tous les élèves à partir de la quatrième année.
« Le virus n’est pas différent au Québec qu’en Ontario. Alors pourquoi la province voisine fait les choses différemment ? », lance Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement.
De nouvelles études indiquant que les enfants de la fin du primaire et du secondaire pourraient transmettre la maladie autant que les adultes ont aussi ravivé les inquiétudes d’enseignants qui ne veulent pas servir de « cobayes », ajoute M. Mallette.
De leur côté, des directions d’école considèrent que le port du masque chez les élèves du secondaire à l’extérieur de la classe sera une mesure assez simple à mettre en place, sans aller jusqu’à la réclamer.
« On ne s’y opposerait pas, affirme Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directions d’établissement d’enseignement. Dans l’ensemble, je pense que ça pourrait bien se gérer. »