Le vol à l’étalage explose à la SAQ
Elle affiche cependant des taux de pertes inférieurs à la moyenne québécoise
Le vol à l’étalage explose à la Société des alcools du Québec (SAQ). La société d’État a été privée de revenus de près de 14 millions de dollars, l’an dernier. Il s’agit du plus important montant depuis au moins 2012-2013.
Selon une demande d’accès à l’information, la SAQ a enregistré pour son exercice financier 2019-2020 une perte nette d’inventaire sur le prix coûtant de bouteilles de vin et de spiritueux d’environ 4,7 millions de dollars.
Puisque la société d’État vend en moyenne ses produits environ trois fois plus cher (2,9 %) sur ses tablettes que le montant payé à ses fournisseurs, ce sont 13,6 millions de dollars qui n’ont pas abouti dans ses coffres en raison notamment de larcins, d’ajustements d’inventaire ou de bris de bouteilles.
En 2018-2019, la perte nette d’inventaire s’était élevée à 3,45 millions de dollars. Cela représentait un manque à gagner de 10 millions de dollars pour la Société des alcools du Québec.
La direction tient à préciser dans sa réponse à l’accès à l’information que ces pertes pour 2019-2020 sont toutefois toujours inférieures à la moyenne québécoise, qui est d’environ 1 % dans le commerce de détail.
« Nos ventes ont augmenté de 1,3 % en 2018-2019 et de 5,9 % en 2019-2020. Malgré ces augmentations, les écarts d’inventaires par rapport aux ventes nettes sont restés relativement stables », répond dans un courriel le porte-parole de la société d’État Yann Langlais-Plante. « Ces statistiques placent la SAQ bien en dessous de la moyenne », poursuit-il.
VOLS À L’INTERNE
Par ailleurs, l’an dernier, la SAQ mentionne avoir mis la main au collet de 506 voleurs. Cela a permis de récupérer 936 bouteilles d’une valeur totale de 54 761,59 $. L’année précédente, la société d’État avait intercepté 489 personnes et récupéré 620 bouteilles pour un montant de 44 950 $.
Même des employés de la SAQ ont été pris la main dans le sac, un bilan qui est en hausse. En 2019-2020, la direction confirme au Journal avoir « identifié » 72 bouteilles d’une valeur de 437,40 $ qui ont été dérobées à l’interne, comparativement à 21 (235 $) l’exercice précédent.
« Ce chiffre fluctue d’année en année », dit M. Langlais-Plante. « Évidemment, une politique de tolérance zéro est appliquée. Peu importe le ou les produits dérobés, nous cherchons à récupérer la valeur du ou des produits et prendre les mesures appropriées contre le ou les employés fautifs », ajoute-t-il.
« ASSEZ FACILE »
Selon l’éditeur du site vinquebec.com, Marc André Gagnon, le vol a toujours été un problème à la SAQ, comme pour d’autres commerces.
« C’est assez facile de voler. […] Dans certaines succursales, il y a parfois juste un ou deux employés, dont un à la caisse. Lorsqu’un client décide de sortir, ils ne peuvent pas tout voir. Aussi, est-ce que la SAQ se plaint à la police pour les bouteilles disparues ? », demande-t-il.