L’Impact doit trouver mieux
En entrevue la semaine dernière, Olivier Renard l’a confirmé lui-même : l’Impact est toujours en évaluation par rapport à son effectif actuel. Normal, puisqu’à l’arrivée du directeur sportif, à peu près 85 % des contrats avaient déjà été octroyés par l’ancienne administration. Ça prendra donc plus qu’une demi-saison, interrompue en plus par la pandémie, pour que le Belge mette vraiment son empreinte sur le Bleu-blanc-noir.
Ce qui crève les yeux par contre, c’est qu’il y aura plusieurs changements en vue de la prochaine saison. Et il semble qu’il y en aura autant dans l’effectif que dans la manière de jouer.
Pour pérenniser ces transformations et obtenir du succès à long terme, l’Impact devra assurément trouver des joueurs de qualité… meilleurs que ceux qui y sont en ce moment.
En somme, une bonne équipe de soccer devrait avoir deux bons joueurs par position. Dans le contexte MLS, avec un plafond salarial, ce n’est pas simple à réaliser. Ça prend d’abord un gros budget et du flair de la part de ton directeur sportif et de ta cellule de recrutement.
Et si d’aventure, un gestionnaire réussissait à réunir l’effectif idéal, il devrait aussi s’assurer de trouver l’entraîneur qui est en mesure de tirer le meilleur de son groupe. Dans cette optique, je crois que Renard a en Thierry Henry l’homme tout indiqué pour avoir du succès.
PROBLÈME D’ATTITUDE
Pour l’Impact, la reconstruction de l’effectif est d’autant plus compliquée parce que l’équipe n’a pas seulement besoin de plus de qualité, mais aussi plus de caractère.
À Orlando, le onze montréalais dans l’attitude qu’il dégageait ne m’a pas fait bonne impression. Je n’ai pas senti un groupe uni, un groupe qui faisait sur le terrain les choses ensemble. Au cours du match, je n’ai pas vu ce plaisir ou ce désir profond de vouloir se battre ou encore ce plaisir de jouer. Un éventuel recrutement devra prendre en compte cet état de fait à mon avis.
Il semble de plus en plus clair que l’Impact a besoin d’un joueur qui va améliorer l’environnement du club. Toutes ces choses intangibles hors terrain qui aident le groupe à vivre ensemble. Donc, au moment de chercher ce ou ces nouveaux joueurs, Renard ne doit pas seulement regarder ce qu’ils apportent sur le terrain, mais aussi en dehors.
ÊTRE BON JOUR APRÈS JOUR
Quand une équipe manque de constance dans ses performances, c’est souvent un signe qu’elle manque de talent, de qualité. À mon avis, c’est exactement le diagnostic qu’on peut poser par rapport à l’Impact. Malgré tout, je crois qu’elle est une meilleure équipe que ce qu’elle a montré dans le tournoi à Orlando. La reconstruction dans laquelle s’engage Renard ne se fera pas en claquant des doigts, mais il est en mesure de faire tourner les choses plus rapidement qu’on le croit.
Parce qu’en MLS, vous n’avez pas nécessairement besoin de 22 joueurs extraordinaires. 15 ou 16 joueurs de bon calibre peuvent suffire à passer à travers une saison avec succès. Les Sounders de Seattle, les champions en titre, sont à mon avis un exemple de ce que j’avance.
Pour que la mutation s’opère rapidement, Renard devra toutefois miser juste. Pas trop de marge de manoeuvre pour rater un transfert à ce stade-ci de l’histoire. Et finalement, il devra trouver de la qualité ET de la personnalité chez ces nouveaux joueurs. Même si nous sommes encore tôt dans le règne du duo Renard-Henry, j’ai l’impression que le tournoi d’Orlando leur aura servi plus qu’ils ne veulent vraiment l’admettre.