La pandémie retarde le dépistage de plomb dans l’eau
La pandémie retarde le dépistage de plomb dans l’eau des écoles et garderies du Québec. Il faudra attendre au minimum jusqu’à novembre pour connaître les taux de concentration de cette substance pouvant affecter le quotient intellectuel des enfants dans les abreuvoirs des établissements.
La date butoir pour réaliser les tests de concentration de plomb dans l’eau potable des écoles et garderies avait initialement été fixée au 23 juin par le gouvernement Legault. Elle a été reportée « pour tenir compte de la situation de la COVID-19 ».
« Les tests devront être effectués et les correctifs à apporter devront être identifiés et amorcés d’ici le 1er novembre 2020 pour les écoles primaires », précise la porte-parole du ministère de l’Éducation (MEQ) Esther Chouinard.
JUSQU’AU 1er MARS 2021
L’échéancier a été repoussé d’autant pour les CPE et les garderies subventionnées.
« Compte tenu du contexte de la COVID-19 et du nombre d’échantillons à faire, les échantillons devraient être prélevés autant que possible d’ici le 1er novembre 2020 et l’exercice doit se terminer le 1er mars 2021, et ce, pour l’ensemble des services de garde à l’enfance », stipule une directive envoyée par le ministère de la Famille.
Quant aux ados, ils ne sauront pas si le taux de concentration de plomb dans l’eau des fontaines de leur école secondaire est supérieur à la norme en vigueur avant le printemps prochain. « L’échéance est fixée au 1er mars 2021 », signale-t-on au MEQ.
Au gouvernement, on rappelle que plusieurs établissements, qu’on pense aux garderies ou aux écoles secondaires, sont restés fermés pendant plusieurs semaines, sinon plusieurs mois durant le confinement.
L’accès aux CPE et garderies subventionnées, de même qu’aux écoles, était très restreint, insiste-t-on.
ENQUÊTE DE L’INSPQ
L’été dernier, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) avait tiré la sonnette d’alarme et pressé le gouvernement de dresser un portrait exhaustif de la situation.
Une enquête de l’INSPQ a révélé qu’entre 2013 et 2016, 3 % des 436 garderies et écoles testées dépassaient la norme de 10 microgrammes de plomb par litre.
Depuis, la norme a été abaissée à 5 microgrammes par litre, ce qui laisse présager un nombre encore plus élevé d’établissements qui ne s’y conforment pas.
Dans les derniers mois, plusieurs reportages ont fait état de concentrations très élevées de plomb dans l’eau de certaines écoles de la province, ce qui a incité le ministre Jean-François Roberge à demander un état des lieux.