Trump veut une part de la vente de TikTok
SAN FRANCISCO | (AFP) L’exigence étonnante de Donald Trump qu’une partie de la transaction Microsoft-TikTok soit versée dans les caisses de l’État a suscité de vives critiques et interroge jusque parmi les conseillers du président.
Que faut-il en penser, y a-t-il des précédents ? « Je ne sais pas », a répondu à plusieurs reprises Larry Kudlow, conseiller économique du président, interviewé sur Fox Business hier.
CHANGEMENT D’OPINION
Après avoir déclaré qu’il bannissait TikTok, un réseau social qui appartient au groupe chinois ByteDance, et qu’il s’opposait à un rachat, Donald Trump s’est finalement déclaré favorable à une acquisition par Microsoft ou une autre société américaine, d’ici le 15 septembre au plus tard.
Mais il a exigé qu’une partie de la somme revienne au Trésor, parce qu’il « rendait possible » la vente.
Une transaction qu’il a, de fait, rendue obligatoire, menaçant l’application d’une interdiction totale si elle ne passait pas entre des mains américaines. Washington accuse en effet la plateforme d’espionner ses utilisateurs pour le compte de Pékin.
« C’est le genre de tactique mafieuse qu’on pourrait voir en Russie », analyse James Lewis, directeur des technologies au Center for Strategic and International Studies. « Je ne pense pas que ce soit constitutionnel. »
« INTIMIDATION »
« Ecoutez, je ne sais pas si c’est une condition clef. Peut-être que le président pensait que, comme le Trésor va devoir beaucoup travailler là-dessus, il y a beaucoup d’options. Je ne suis pas sûr que ce soit un concept spécifique à appliquer » a indiqué James Lewis.
« C’est comme pour un propriétaire et un locataire : c’est le bail qui donne la valeur. Nous sommes le bail, en quelque sorte », avait expliqué Donald Trump, lundi.
Hier, la Chine a réagi en accusant les États-Unis de « manipulation politique ».
« C’est de l’intimidation pure et simple », a fustigé Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.