Des rhumes procureraient une certaine immunité
Certains corps reconnaissent une partie du coronavirus
Le système immunitaire de certaines personnes est capable de reconnaître en partie le nouveau coronavirus même s’il ne l’a jamais combattu encore, une énigme qui pourrait s’expliquer par la circulation de rhumes banals, selon une étude.
Parmi 68 participants en santé dont le sang a été analysé par des chercheurs en Allemagne, le tiers avait des cellules immunitaires qui réagissaient à des fragments de SARS-CoV-2 en laboratoire. Et ce, même s’ils n’ont jamais attrapé la COVID-19.
Les scientifiques, affiliés notamment à l’hôpital universitaire de la Charité de Berlin, admettent que cette découverte était une « surprise » pour eux.
Les cellules immunitaires en question sont des lymphocytes T auxiliaires, des globules blancs parfois appelés T-helper ou TCD4 qui jouent un rôle important dans la régulation de la réponse immunitaire du corps humain.
Selon les chercheurs, « la raison probable est que le SARS-CoV-2 partage certaines similitudes structurelles avec les coronavirus qui sont responsables de rhumes communs ».
On estime que quatre coronavirus sont responsables d’environ 15 à 30 % des rhumes communs, qui sont généralement sans danger.
Cela voudrait dire que certains participants de l’étude avaient contracté dans le passé l’un de ces rhumes et que leur système immunitaire avait gardé en mémoire des informations à leur sujet afin de mieux les combattre en cas de deuxième infection.
Comme le nouveau coronavirus est de la même famille – bien que beaucoup plus complexe et virulent –, les cellules « T-helper » l’auraient aussi reconnu en partie.
Les chercheurs ont cependant constaté que les cellules ne détectaient pas la protéine en pointe du coronavirus dans son entièreté, mais plutôt certains segments de la protéine qui ressemblent à celles des coronavirus causant des rhumes.
SYMPTÔMES LÉGERS
Selon les auteurs de l’étude, cette faculté n’empêche probablement pas d’attraper le nouveau coronavirus, mais elle pourrait expliquer en partie pourquoi certaines personnes atteintes de COVID-19 n’éprouvent que des symptômes légers.
Ces premiers résultats apportent de l’eau au moulin de la théorie de l’immunité croisée voulant que l’exposition à un virus permette aussi de se prémunir contre d’autres virus analogues.