Peu d’impact pour les consommateurs d’ici
OTTAWA | Même si les éponges, les vélos, les clous ou encore les machines à laver qui contiennent de l’aluminium américain pourraient être visés par une surtaxe dans un mois, les consommateurs d’ici ne devraient pas en souffrir, selon les experts.
Ottawa imposera une surtaxe de 10 % sur les importations d’aluminium américain et de produits qui en contiennent d’ici le 16 septembre, si l’administration Trump impose des tarifs douaniers sur l’aluminium canadien aux États-Unis. (voir texte en page 5)
Ottawa a invité les Canadiens à se prononcer sur les produits qui devraient être surtaxés.
Le fédéral souhaite ainsi que les consommateurs et les industries d’ici soient partie prenante de sa stratégie et cherchent des solutions de rechange locales pour éviter la hausse des prix des produits importés.
La stratégie aura peu d’impact sur monsieur et madame Tout-le-Monde, car la surtaxe devrait être en grande partie absorbée par les importateurs et les détaillants plutôt que refilée aux consommateurs, indique Jean-François Belleau, du Conseil canadien du commerce de détail.
La raison est simple: « les commerçants ne veulent pas perdre des parts de marché », confirme Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire de science analytique en économie alimentaire à l’Université Dalhousie.
PAS DE GRANDS CHANGEMENTS
L’économiste souligne que lors de la précédente guerre commerciale sur l’acier et l’aluminium, en 2018, le taux d’inflation est resté stable.
« Je ne m’attends pas à ce qu’il y ait de grands changements cette fois », dit-il.
Même si le prix de l’aluminium pourrait baisser en raison de la baisse de la demande américaine, ce qui risque de faire mal dans les régions productrices d’aluminium, M.Charlebois est confiant pour le marché canadien.
« Ça pourrait aider, parce qu’actuellement il y a un manque d’aluminium sur le marché », dit-il. Or, en en exportant moins, on pourrait en avoir davantage pour nos propres besoins, explique-t-il.
Les commerçants vont aussi se mettre en quête d’autres options canadiennes pour remplacer les produits importés surtaxés, ajoute M. Belleau, ce qui pourrait aussi être bénéfique tant pour la production nationale que pour les consommateurs.
Toutefois, malgré la résilience du marché, M. Belleau souligne qu’« une guerre commerciale, ce n’est jamais bon pour les affaires ».