Le Journal de Montreal

La fierté de notre territoire

-

Je viens de passer une semaine mémorable à sillonner le Nord québécois. Une aventure inspirante et enivrante. Une prise de conscience de l’ampleur du territoire québécois et de ses richesses.

J’ai marché le long de la puissante rivière Rupert et entendu ses rugissemen­ts. J’ai pêché dans la rivière Eastmain. J’ai admiré, photograph­ié toutes ces autres rivières mythiques qui seraient considérée­s comme des fleuves immenses dans la plupart des pays du monde.

Aux grandeurs de la nature s’ajoutent des oeuvres humaines. Nos grandioses barrages sur la Grande Rivière. Des dimensions impensable­s. Le réservoir artificiel de LG-2 est trois fois plus grand que le lac Saint-Jean !

En parallèle à mes propres découverte­s, je vois passer sur les réseaux sociaux, ces jours-ci, des récits d’amis qui ont profité de cet été de pandémie pour découvrir le Québec. Des gens émerveillé­s par les plages de la BasseCôte-Nord, d’autres éblouis par les paysages de la Haute-Gaspésie. Tous sont touchés par l’accueil des gens des régions.

La découverte par les Québécois de leur propre territoire n’est pas du tout un fait banal. Surtout pour les urbains. J’ai été souvent estomaqué ces dernières années par l’absence totale de connaissan­ce de la géographie du Québec.

La Côte-Nord, c’est où, déjà, ça ? Qu’est-ce qui est au nord ou au sud du fleuve ? Incompréhe­nsion des distances aussi. Rivière-du-Loup – Rimouski, ce sont deux villes du bas du fleuve. Mais ce n’est pas la même distance que Montréal-Longueuil.

Nombre de Montréalai­s en vacances traversent un océan chaque été, mais ne sont jamais allés à plus d’une heure autour de la métropole. Les jeunes ont beaucoup à apprendre en découvrant les différente­s régions du Québec. Les nouveaux arrivants gagneront en enracineme­nt et en compréhens­ion de leur société d’accueil en découvrant la diversité géographiq­ue et humaine du vaste territoire québécois.

Ajoutons le fait que le territoire n’est plus enseigné à l’école. Avec l’obsession environnem­entale, les cours de géographie sont devenus des cours d’écologie. Sorti du cours de géographie, le jeune Québécois est un expert en changement climatique, il se prépare pour la fin du monde, mais il ignore ce que sont le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, et où ils sont situés.

Pourtant, plusieurs auteurs sur l’identité québécoise ont établi que l’attachemen­t au territoire constitue l’un des piliers de l’identité québécoise. Le territoire représente un élément rassembleu­r en matière d’identité, une source de fierté.

Mais comment être fier de ce qu’on ne connaît même pas ? Ou de ce qu’on a vaguement vu à la télé.

Le gouverneme­nt québécois nous avait promis une grande stratégie de tourisme local en réponse à la pandémie. Il a finalement accouché d’un plan d’action assez modeste. On devrait faire beaucoup plus pour faire connaître aux Québécois, surtout les Montréalai­s, les richesses de notre territoire et les encourager à voyager au Québec.

François Legault aime marteler son message sur la fierté québécoise. Il devrait souhaiter que nous connaissio­ns mieux notre Québec.

Plusieurs de ceux qui ont exploré le Québec cet été ont été enchantés

 ??  ?? L’attachemen­t au territoire est un élément clé de l’identité québécoise. Ici, la rivière Rupert.
L’attachemen­t au territoire est un élément clé de l’identité québécoise. Ici, la rivière Rupert.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada