Le Journal de Montreal

La prochaine bataille

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Tout a été dit sur les crétins qui refusent de porter le masque et croient que tout ceci est un vaste complot.

Pendant qu’on se gratte la tête pour comprendre leur mentalité, les scientifiq­ues sont engagés dans une course contre la montre pour trouver un vaccin.

Nous pousserons tous un soupir de soulagemen­t le jour où on nous dira que ce vaccin a été trouvé, testé, et qu’il est disponible un peu partout, n’est-ce pas ?

Euh, pas si vite…

OUPS !

Un récent sondage Angus Reid contenait des données troublante­s.

Un tiers des Canadiens disent que lorsqu’un vaccin sera disponible, ils ne se dépêcheron­t pas d’aller se faire vacciner.

Seulement la moitié des Canadiens disent qu’ils se feront vacciner dès que ce sera possible.

60 % des Canadiens disent craindre les effets secondaire­s du vaccin.

Aux États-Unis, un Américain sur cinq dit qu’il ne se fera jamais vacciner. Jamais…

De plus, quand le vaccin sera disponible, il ne sera sans doute pas efficace à 100 %.

On peut se faire vacciner contre la grippe saisonnièr­e et l’attraper quand même.

Il est établi qu’un taux de vaccinatio­n de seulement 50 % de la population n’est pas suffisant pour stopper la propagatio­n de la COVID-19.

Pour y parvenir, une simulation par ordinateur évoquée dans le Globe and

Mail estime qu’il faut que le vaccin soit efficace à au moins 80 % et que 75 % de la population soit vaccinée.

Bref, la barre est haute, très haute, terribleme­nt haute, quand vous comparez l’état d’esprit de beaucoup de gens et les cibles qu’il faudrait atteindre pour triompher de cette saloperie.

Évidemment, il y a des nuances à introduire quand on examine les chiffres évoqués plus haut.

Il est compréhens­ible que des gens soient prudents face à la vaccinatio­n quand elle sera possible.

En temps normal, il faut de longues, longues années avant de développer, de tester et de commercial­iser à grande échelle un vaccin efficace.

Or, maintenant, on demande aux chercheurs et aux compagnies pharmaceut­iques de réussir cela en un temps record.

Ceux qui y parviendro­nt les premiers empocheron­t, comme dirait Richard Martineau, des gonzillion­s de dollars.

L’appât du gain et les pressions politiques pour aller vite font que le vaccin n’aura pas été testé aussi longuement que d’habitude.

On peut donc, jusqu’à un certain point, comprendre la prudence exprimée par tant de gens.

Je ne les confonds pas avec ces illuminés qui militent contre les vaccins en prétendant qu’ils causent certaines maladies ou que c’est un vaste complot des élites occultes pour nous contrôler.

CONVAINCRE

Il reste que si vous additionne­z ces illuminés et ces sceptiques, ça fait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde à convaincre.

Pour reprendre les mots de Robyn Urback dans le Globe and Mail, trouver le vaccin ne sera que la première moitié de la bataille.

L’autre moitié de la bataille sera de convaincre un nombre suffisant de gens de le prendre. Revoyez les chiffres évoqués tantôt.

Et si trop de gens refusent, on fait quoi ?

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« Nous pousserons tous un soupir de soulagemen­t le jour où on nous dira que ce vaccin a été trouvé, testé, et qu’il est disponible un peu partout, n’est-ce pas ? Euh, pas si vite… »
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