Le Journal de Montreal

COVID : après le papier de toilette, le boom de l’assurance vie !

- DANIEL GERMAIN

La pandémie provoque certains phénomènes qui n’en finissent pas de surprendre. Après la ruée vers le papier de toilette, l’engouement pour le pain maison et le boom du camping, on aurait remarqué un intérêt soudain pour… l’assurance vie !

C’est ce que rapportait Le Globe &

Mail la semaine dernière. Selon le quotidien, de grands assureurs enregistre­raient des ventes en ligne en hausse de plus de 40 % par rapport à l’année dernière. Chez les moins de 40 ans, l’augmentati­on serait de plus de 50 % !

C’est à se demander si le monde a soudaineme­nt peur de mourir !

Une assurance vie verse une somme plus ou moins importante au décès de l’assuré. Elle compense sa famille pour la perte de revenu provoquée par son départ. Elle joue un rôle clé dans la sécurité financière d’un ménage, au même titre qu’une assurance habitation qui protège la maison.

La vraie question maintenant : peut-on être bien servi en magasinant soi-même des produits d’assurance sur internet ?

OUI ET NON

Il y a deux réponses :

La première : comme bien des jeunes ne s’assureraie­nt pas autrement, la vente de produits d’assurance en ligne m’apparaît salutaire. Signalons que ces plateforme­s sont assez récentes, et c’est depuis plus récemment encore que la vente d’assurances vie sur internet est encadrée.

La majorité des gens n’ont pas des besoins très complexes en la matière. Même s’ils ne couvrent pas parfaiteme­nt leurs besoins, les produits en ligne peuvent faire une bonne partie de la job.

La deuxième : on sera mieux servi par un bon profession­nel en chair et en os. Le processus d’achat par les canaux traditionn­els est certes plus lourd. Il faut se prêter à une analyse des besoins (donc, rencontrer un conseiller) et à des examens médicaux (donc, subir une prise de sang), mais l’assurance sera mieux adaptée.

LES DÉFAUTS DES PRODUITS EN LIGNE

Qu’on veuille se procurer de l’assurance facilement sans sortir de chez soi, je n’ai aucun problème avec ça, c’est dans l’air du temps. Ceux qui s’opposent à la vente en ligne sont souvent des vendeurs qui craignent pour leurs affaires.

Il faut cependant être conscient que la simplicité du processus d’achat peut occasionne­r des failles dans la protection. Comme les assurés sont dispensés des examens médicaux, la police d’assurance comporte davantage d’exclusions. De quoi s’agit-il ? De circonstan­ces dans lesquelles la compagnie d’assurance refusera de payer en cas de décès.

Par exemple, si le décès survient dans les deux années suivant la signature du contrat, l’assureur se contentera souvent de retourner les primes déboursées jusque-là par le client, sans plus. Autrement dit, il n’y a aucune couverture durant les deux premières années. Le risque de décès est faible, certes, mais les besoins de protection sont au maximum.

Autre exemple : si le client a consulté un médecin avant la signature du contrat et que ces consultati­ons soulèvent les soupçons d’une maladie préexistan­te, l’assurance pourrait rechigner à payer au décès.

Quand elles acceptent d’assurer leurs clients sans examens médicaux, les compagnies d’assurance prennent un risque supplément­aire qui se reflète dans le plafond des montants assurables.

« La couverture dépassera rarement 500 000 $, ou même 250 000 $, alors que les besoins de jeunes parents sont bien plus élevés que ça », relève Caroline Désy, conseillèr­e en sécurité financière chez Brassard Goulet Yargeau, Services financiers intégrés inc. Comment évaluer les besoins d’assurance vie ?

Dès qu’un lien de dépendance financière se crée, un besoin d’assurance surgit (à moins de la présence d’importants actifs). Il n’y a là rien d’exceptionn­el, c’est plutôt archi commun, par exemple quand on devient parent. L’objectif de l’assurance est de permettre au ménage de conserver son niveau de vie malgré la perte d’un revenu découlant d’un décès.

Pour les nouveaux parents qui ont peu d’actifs et des enfants qui ne décolleron­t pas du nid familial avant longtemps, les besoins de couverture sont considérab­les. Ils diffèrent selon les revenus et le coût de la vie de chacun, mais une couverture d’un million de dollars n’a rien d’extravagan­t.

D’un autre côté, pour les jeunes adultes, les primes sont basses. Cellesci montent quand le contrat est souscrit à un âge plus avancé, les probabilit­és de mourir étant plus élevées. D’un autre côté, le montant d’assurance nécessaire descend généraleme­nt en vieillissa­nt, ce qui réduit le coût.

Le besoin d’assurance disparaît quand les enfants se débrouille­nt seuls et que les conjoints peuvent maintenir leur rythme de vie sans dépendre du revenu de l’autre.

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