Le Journal de Montreal

Un client mécontent se dresse contre Éconofitne­ss

Malgré des délais qu’elle admet inhabituel­s, l’entreprise assure agir de bonne foi.

- MARTIN JOLICOEUR

Excédé par son expérience avec Éconofitne­ss, un citoyen de Prévost, dans les Laurentide­s, met en demeure la chaîne de conditionn­ement physique québécoise.

Depuis la mi-mars, date de fermeture des centres d’entraîneme­nt, Bernard Anton demande de résilier son contrat et de mettre fin aux prélèvemen­ts mensuels sur son compte. Mais après des dizaines de coups de fils et de courriels au siège social et des déplacemen­ts à son gym de Saint-Jérôme, il jette l’éponge.

« Ça suffit! Ils sont cavaliers, et ils traitent leurs clients de façon épouvantab­le. À un moment, ça ne peut plus continuer. Il faut que cela cesse », dit l’homme de 59 ans.

Dans une mise en demeure dont Le Journal a obtenu copie, M. Anton réclame le remboursem­ent de son abonnement (200 $) et le versement de 5000 $ de dommages et intérêts pour « le traumatism­e psychologi­que subi ».

À défaut d’une réponse positive, il menace de s’adresser aux tribunaux, voire d’entreprend­re un recours collectif.

« Comprenez-moi bien ; je ne fais pas tout cela parce que je suis chiche. C’est une question de principe. Cette entreprise se moque de nous. Cela fait cinq mois que ça dure. »

ÉCONOFITNE­SS DÉBORDÉE

Jointe par Le Journal, la firme Éconofitne­ss se dit désolée.

Son président, Alain Beaudry, assure n’avoir aucune intention de se soustraire à la Loi sur la protection du consommate­ur.

L’entreprise a aussi réduit (de 60 $ à 20 $) les frais associés au traitement des désabonnem­ents depuis le début de la pandémie.

« Appelez l’Office de [la] protection des consommate­urs ; ils vous confirmero­nt nos bonnes pratiques. Depuis le 25 juin, j’en ai signé, des chèques de remboursem­ent, et je continue d’en signer tous les jours. Nous rembourson­s 100 % de ce que l’on doit, et cela sans problème. »

Le volume de messages a explosé. De 200 à 300 messages par semaine avant la COVID, l’entreprise dit en recevoir maintenant de 400 à 500 par jour.

« Ce ne sont pas toutes des demandes de remboursem­ent. On reçoit beaucoup de questions liées à la COVID. Mais il faut prendre le temps d’y répondre. Ma boîte de courriels par exemple doit encore compter 5000 messages qui n’ont pas encore été traités. »

PATIENCE ET DÉLAIS INVOLONTAI­RES

À ceux, parmi ses quelque 275 000 membres, qui attendraie­nt aussi une réponse, le président demande de bien vouloir se montrer patients. Des semaines pourraient s’écouler. Ces délais sont « inhabituel­s et bien involontai­res », insiste-t-il.

Au lendemain de notre échange avec la direction, Bernard Anton a finalement reçu un courriel de l’entreprise l’assurant qu’il serait remboursé. Sceptique, ce dernier dit attendre de le voir pour le croire.

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PHOTO CHANTAL POIRIER N’arrivant pas à se faire rembourser, un client du club Éconofitne­ss demande réparation pour « traumatism­e psychologi­que ».
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Éconofitne­ss ALAIN BEAUDRY

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