Le Journal de Montreal

Ottawa sommé d’intervenir au Port de Montréal

- MARTIN JOLICOEUR Le Journal de Montréal

Les représenta­nts patronaux déplorent l’inaction du gouverneme­nt fédéral dans le conflit de travail qui paralyse le Port de Montréal depuis deux semaines, et ils réclament l’interventi­on d’urgence du gouverneme­nt fédéral avant que l’économie n’en souffre davantage.

« Nous avons vu le gouverneme­nt du Canada mettre tout en oeuvre pour répondre rapidement et énergiquem­ent à l’imposition par Washington de tarifs sur l’aluminium. Maintenant, il doit consacrer autant d’efforts à empêcher que ce port, essentiel à l’économie de l’est du pays, continue d’être ainsi pris en otage », a confié au Journal le PDG du Conseil du patronat du Québec (CPQ), Karl Blackburn.

TROISIÈME SEMAINE DE GRÈVE

Hier, le Syndicat des débardeurs a informé l’Associatio­n des employeurs maritimes (AEM) que ses 1125 membres allaient entamer une grève générale illimitée à compter de lundi. Sans contrat de travail depuis décembre 2018, les débardeurs entameront leur troisième semaine de grève.

En après-midi, leur représenta­nt, Michel Murray, a déploré que l’employeur ait décidé de modifier leurs conditions salariales et il a dit se considérer en état de « lock-out technique » étant donné que des navires utilisent maintenant d’autres ports, dont ceux de Halifax et de New York.

Le président de l’AEM, Martin Tessier, rejette cette interpréta­tion, soutenant comprendre que, dans le contexte incertain actuel, des navires soucieux de répondre aux besoins de transports de leurs clients cherchent d’autres options.

Une trêve de 45 jours, comme proposée par les débardeurs, ne serait acceptable pour l’employeur que si, à terme, les différends peuvent être soumis à un arbitrage.

UN ARBITRAGE, ET VITE

Le CPQ n’en démord pas. « Ça n’a pas de bon sens qu’ils n’arrivent pas à s’entendre après deux ans de négociatio­n, affirme son président. Ottawa doit entendre l’appel des employeurs et agir pour que ce conflit ne fasse pas obstacle à la relance que l’on souhaite tous. »

Sur Twitter, le PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, Michel Leblanc, a qualifié pour sa part d’« irresponsa­ble » la décision des débardeurs, qu’il accuse de prendre « l’économie en otage ». Comme le CPQ, il demande à Ottawa d’« imposer l’arbitrage et le retour au travail. »

Sortant de son mutisme, le Port de Montréal aura aussi fini par demander l’interventi­on du fédéral, hier en fin de journée. Le sort de 6300 entreprise­s et de 19000 emplois directs et indirects en dépendrait.

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