Une douleur « inimaginable » pour le décès des deux enfants
Plus de 350 personnes ont honoré la mémoire des deux enfants tués à Wendake
L’incompréhension et le chagrin règnent toujours au sein de la communauté de Wendake, où des centaines de personnes ont marché pour honorer les deux frères de 2 et 5 ans qui ont été assassinés la semaine dernière.
« Je l’avais avec moi le matin même [l’enfant de 5 ans], et le soir, il se fait tuer. Je n’aurais jamais pensé que ça aurait pu arriver », raconte Danielle Gros-Louis, qui était l’éducatrice des deux petits garçons.
« Ça m’a vraiment frappée, ça fait une semaine que je pleure. Ce n’étaient que des enfants, ils avaient tellement une belle joie de vivre ! », souffle-t-elle, inconsolable.
Rappelons que les corps des deux enfants, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, ont été retrouvés le matin du 11 octobre dans une résidence de Wendake. Michaël Chicoine, le principal suspect dans cette affaire, s’était rendu de lui-même à la centrale de police du parc Victoria quelques heures plus tôt. « Notre communauté est virée à l’envers au complet, on ne pense qu’à ça en ce moment », soutient Mme Gros-Louis.
Tout comme 350 autres résidents du village autochtone et proches des « deux petits anges de Wendake », Mme Gros-Louis s’est jointe à une marche citoyenne, hier après-midi, pour supporter la famille endeuillée. Pandémie oblige, seuls les citoyens du secteur et des environs étaient invités à s’y présenter.
PRIÈRES, CHANTS ET DANSES
Prières, chants et danses ont coloré l’événement qui s’est tenu à environ 1,5 km de l’endroit où les corps des deux enfants ont été retrouvés sans vie.
Les trois organisatrices de l’événement souhaitaient « mettre un peu de baume au coeur » et supporter la famille endeuillée par ce drame tragique.
« On veut leur montrer qu’ils ne sont pas tout seuls. [La mort d’un enfant], c’est la plus grosse perte qu’on peut avoir dans une vie, c’est inimaginable comme douleur », explique l’une des organisatrices et amie de la mère des enfants, Frédérique Gros-Louis.
« C’est un moment très précieux au sein de la nation pour se recueillir puis en même temps marcher pour l’espoir et l’unité », estime Konrad Sioui, grand chef de la nation huronne-wendat.
Même Mylène Chicoine, la mère de celui qui est accusé de meurtre au second degré dans cette affaire, était sur place. Celle qui a indiqué avoir le « coeur brisé à jamais » dans une lettre ouverte publiée plus tôt cette semaine a dû compter sur l’aide de deux proches pour contenir ses sanglots et ses cris de désespoir.
Mentionnons que l’événement a aussi permis de souligner la mémoire de deux autres enfants de 13 mois et de 11 ans de la communauté qui ont aussi perdu la vie dans la dernière année, quoique dans des circonstances moins tragiques.
BESOIN DE RÉPONSES
Le député fédéral de Louis-SaintLaurent, Gérard Deltell, qui a aussi marché parmi la foule, a tenu à rappeler que personne n’est à l’abri de ce genre de drame.
« Tu te dis que ça ne peut pas arriver dans notre coin, mais oui, ça arrive dans notre coin. [...] Ça nous rappelle qu’on a tous un rôle de vigilance à jouer », a-t-il déclaré.
De son côté, Konrad Sioui a bon espoir que toute la lumière sera faite sur les événements et se montre « satisfait » par les enquêtes annoncées jusqu’à présent.