L’opposition blâme la CAQ pour la saison de chasse
La situation explosive des derniers jours était «prévisible»
L’opposition rappelle que les revendications autochtones sont encore tout sauf réglées malgré la saison de chasse terminée dans le parc de La Vérendrye.
« Ça presse », a signalé la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, en réagissant à notre reportage, paru hier, sur la saison de chasse mouvementée qui vient de se conclure dans la réserve faunique de La Vérendrye.
Au cours des dernières semaines, des chasseurs ont dû se résigner à effectuer un détour d’une dizaine d’heures pour rejoindre camps, chalets et pourvoiries, en raison des barrages érigés par des communautés algonquines sur la route 117.
La nation anichinabée réclame un moratoire sur la chasse à l’original, sous prétexte d’une chasse sportive excessive niée par le gouvernement.
La situation aura donné lieu, jusqu’à la fin, à une escalade de tensions entre les chasseurs d’orignaux et les autochtones. Des pourvoyeurs et leurs clients ont notamment été la cible d’intimidation.
La chef du deuxième groupe d’opposition accuse le gouvernement d’avoir laissé la situation s’envenimer. « C’était assez prévisible, a-t-elle commenté. On sait depuis au moins deux ans que les Anichinabés nous ont éveillés à la réalité qui se passe là-bas, par rapport à la grandeur du cheptel des originaux. »
TROP TARDÉ
Le porte-parole libéral en matière d’affaires autochtones, Gregory Kelley, reproche lui aussi au gouvernement d’avoir trop tardé à discuter avec ces nations, alors que l’enjeu est connu depuis 2018.
Craignant que les mêmes problèmes ressurgissent dès l’ouverture de la prochaine saison de pêche, M. Kelley estime que le temps est venu pour le gouvernement de nommer un médiateur ou un négociateur.
« Ce n’est pas parce que M. [Ian] Lafrenière est arrivé [en poste comme nouveau ministre responsable des Affaires autochtones] qu’il va tout régler », estime le député de Jacques-Cartier. Les trois partis pressent le premier ministre de s’impliquer davantage. « C’est très regrettable qu’on assiste à une situation à ce point explosive. Elle est le résultat de plusieurs années de ponts fragilisés ou même brisés avec les Premières Nations », a déploré pour sa part le chef parlementaire du Parti québécois, Pascal Bérubé, qui prône un dialogue de nation à nation.