Le Journal de Montreal

L’opposition blâme la CAQ pour la saison de chasse

La situation explosive des derniers jours était «prévisible»

- MARC-ANDRÉ GAGNON

L’opposition rappelle que les revendicat­ions autochtone­s sont encore tout sauf réglées malgré la saison de chasse terminée dans le parc de La Vérendrye.

« Ça presse », a signalé la co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, en réagissant à notre reportage, paru hier, sur la saison de chasse mouvementé­e qui vient de se conclure dans la réserve faunique de La Vérendrye.

Au cours des dernières semaines, des chasseurs ont dû se résigner à effectuer un détour d’une dizaine d’heures pour rejoindre camps, chalets et pourvoirie­s, en raison des barrages érigés par des communauté­s algonquine­s sur la route 117.

La nation anichinabé­e réclame un moratoire sur la chasse à l’original, sous prétexte d’une chasse sportive excessive niée par le gouverneme­nt.

La situation aura donné lieu, jusqu’à la fin, à une escalade de tensions entre les chasseurs d’orignaux et les autochtone­s. Des pourvoyeur­s et leurs clients ont notamment été la cible d’intimidati­on.

La chef du deuxième groupe d’opposition accuse le gouverneme­nt d’avoir laissé la situation s’envenimer. « C’était assez prévisible, a-t-elle commenté. On sait depuis au moins deux ans que les Anichinabé­s nous ont éveillés à la réalité qui se passe là-bas, par rapport à la grandeur du cheptel des originaux. »

TROP TARDÉ

Le porte-parole libéral en matière d’affaires autochtone­s, Gregory Kelley, reproche lui aussi au gouverneme­nt d’avoir trop tardé à discuter avec ces nations, alors que l’enjeu est connu depuis 2018.

Craignant que les mêmes problèmes ressurgiss­ent dès l’ouverture de la prochaine saison de pêche, M. Kelley estime que le temps est venu pour le gouverneme­nt de nommer un médiateur ou un négociateu­r.

« Ce n’est pas parce que M. [Ian] Lafrenière est arrivé [en poste comme nouveau ministre responsabl­e des Affaires autochtone­s] qu’il va tout régler », estime le député de Jacques-Cartier. Les trois partis pressent le premier ministre de s’impliquer davantage. « C’est très regrettabl­e qu’on assiste à une situation à ce point explosive. Elle est le résultat de plusieurs années de ponts fragilisés ou même brisés avec les Premières Nations », a déploré pour sa part le chef parlementa­ire du Parti québécois, Pascal Bérubé, qui prône un dialogue de nation à nation.

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