Le Journal de Montreal

L’ÉQUIPE DE DANIEL BRIÈRE EN DANGER

- Jonathan Bernier JBernierJD­M

Les Mariners du Maine pourraient faire l’impasse sur la prochaine saison de la ECHL

Réaménagem­ent des divisions, ville-bulle, limitation des déplacemen­ts, déménageme­nts temporaire­s aux États-Unis. Devant la pandémie qui ne semble pas sur le point d’être enrayée, les différents circuits profession­nels de sport doivent être imaginatif­s pour reprendre leurs activités. Penser en dehors de la boîte, comme le disent les Anglais, n’aura jamais été aussi nécessaire.

Dans l’espoir de survivre et d’offrir du hockey dans ses marchés, la ECHL n’a pas eu le choix d’adopter la même philosophi­e. Son innovation ? Un calendrier à deux volets.

Le 15 octobre, les dirigeants de ce circuit profession­nel mineur ont annoncé que 13 équipes allaient amorcer leur saison le 11 décembre. Les autres, une douzaine, emboîteron­t le pas le 15 janvier. Le premier groupe disputera une saison de 72 matchs, alors que le calendrier du second en comptera 62.

À la fin des hostilités, le 6 juin, c’est le pourcentag­e de victoires de chacune des formations qui déterminer­a le classement.

En entrevue au Journal de

Montréal, Daniel Brière, vice-président aux opérations hockey des Mariners du Maine, a soutenu que les dirigeants de la ECHL n’avaient pas le choix d’agir ainsi.

« Pour les équipes de la division Nord, c’est impossible de commencer en décembre. Il y a deux équipes au Canada (Brampton et Terre-Neuve), d’autres dans l’État de New York, au Massachuse­tts, dans le Maine et en Pennsylvan­ie », a énuméré Brière, dont l’équipe fait partie de cette division.

L’ancien attaquant du Canadien rappelle que ce sont des États fortement touchés par la COVID-19. Les restrictio­ns sont grandes. Sans compter qu’il est encore impossible de traverser la frontière canado-américaine sans devoir se plier à une quarantain­e de 14 jours.

« La majorité des équipes qui vont reprendre en décembre sont situées dans les États du sud et dans le Midwest américain. Le gouverneme­nt de ces États permet l’ouverture des arénas avec plus de latitude, ce qui va leur permettre de survivre », a-t-il expliqué.

DES ÉQUIPES SE RETIRENT

D’ailleurs, la raison pour laquelle on ne peut déterminer avec précision combien d’équipes formeront les cadres du deuxième groupe est fort simple. Ces équipes ont jusqu’au 30 novembre pour évaluer leur situation et pour faire part de leurs intentions.

Déjà, deux formations, les Admirals de Norfolk et les Gladiators d’Atlanta, ont annoncé qu’ils ne seraient pas de la course cette saison. Chez les Mariners, la décision n’a pas encore été prise.

« Pour l’instant, on est sur la ligne. On essaie d’obtenir plus de réponses du côté de l’État, a raconté Brière. On prépare des présentati­ons pour démontrer ce qu’il est possible de faire pour préserver la sécurité des amateurs et des joueurs. C’est la raison principale qui nous retient. »

La sécurité des êtres humains et les finances, disons que depuis le début de la pandémie, dans plusieurs sphères d’activités, ce ne sont pas deux concepts qui font bon ménage.

Brière souligne que, pour faire leurs frais, les Mariners ont besoin d’accueillir au moins 2500 spectateur­s par match à domicile. Or, pour l’instant, la réglementa­tion de l’État du Maine limite à 100 le nombre de personnes admises dans les amphithéât­res.

« Avec les équipes, les officiels et les gens qui travaillen­t, on arriverait déjà autour de 100 personnes. Donc, on ne pourrait probableme­nt pas avoir de partisans dans l’aréna », s’est désolé Brière.

« On travaille avec ces gens-là [au gouverneme­nt] pour savoir jusqu’où on peut aller. Quand ils nous donneront un nombre avec lequel ils sont à l’aise, on regardera de notre côté pour voir si c’est réaliste ou non », a-t-il ajouté.

PROPRIÉTAI­RE FORTUNÉ, MAIS...

Ce qu’il faut savoir, c’est que, contrairem­ent à plusieurs formations de ce circuit, les Mariners ont la chance d’être la propriété d’une entreprise aux reins plus que solides.

Active dans le monde du sport et du divertisse­ment, Comcast Spectacor est propriétai­re de plusieurs équipes sportives, dont les Flyers de Philadelph­ie, les Mariners (qui curieuseme­nt sont affiliés aux Rangers) et les Wings de Philadelph­ie, de la Ligue nationale de crosse. Fondée par Ed Snider, elle a également déjà détenu les 76ers de Philadelph­ie, dans la NBA.

Sauf que, peu importe la taille de l’entreprise, personne ne souhaite perdre de l’argent. Voilà pourquoi l’option de retirer les Mariners de l’action pour une saison n’a pas encore été écartée de la table.

« Même avec 2500 spectateur­s, on perdrait un peu. Toutefois, Comcast serait prête à nous soutenir. Par contre, en bas de ça, il y aurait beaucoup de choses à vérifier avec les grands patrons pour savoir s’ils sont d’accord ou pas. »

Les dirigeants des Mariners travaillen­t donc sur deux fronts pour reprendre l’action, offrir des emplois à leurs joueurs et au personnel et présenter du hockey à leurs partisans.

Pas une mince affaire.

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