Le Bloc conservateur
Plus jeune, la réplique à une personne qui lançait un quolibet était de répondre : « celui qui le dit, c’est celui qui l’est ».
En accusant les néo-démocrates d’être les chiens de poche des libéraux, le leader parlementaire du Bloc québécois, Alain Therrien, ouvrait la porte au même genre d’insulte pour sa formation politique.
Qu’est-ce qui distingue le Bloc du Parti conservateur du Canada ces derniers mois ?
Difficile à dire pour l’observateur moyen qui pourrait être tenté d’y voir un autre chien de poche à la Chambre des communes !
QUESTION D’INTÉRÊTS
L’empressement des néo-démocrates à sauver le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau et à ne pas se précipiter dans des élections générales trouve probablement son explication dans les finances du parti et l’impopularité du chef.
Réflexe habituel en pareille situation, le NPD compte sur l’aide du temps pour se refaire.
A contrario, les bloquistes mettent beaucoup d’ardeur pour faire tomber le gouvernement libéral et veulent donner le moins de temps possible aux conservateurs pour reprendre racine au Québec.
Bien que bassement électoraliste, la stratégie peut se défendre au plan politique pour un parti qui doit justifier continuellement son existence. Le bât blesse cependant lorsque les bloquistes s’acoquinent avec les conservateurs pour atteindre leurs fins.
PRENDRE SES MARQUES
Tôt ou tard, le Bloc devra faire la preuve de sa valeur ajoutée pour les Québécois dans une élection générale.
La stricte défense des intérêts du Québec sans promotion d’un projet de souveraineté et sans mise en évidence des écueils du fédéralisme ne distingue pas les députés bloquistes de ceux des autres formations.
Encore plus troublant, les autres peuvent être aux commandes alors qu’eux ne le seront jamais.
Une tâche ardue s’impose au chef du Bloc, Yves-François Blanchet, malgré l’accaparante pandémie : renouer avec les fondements du parti, se démarquer du nationalisme mou et éviter d’apparaître comme un similiconservateur !