Le Journal de Montreal

Une solution qui ne passe pas par l’ouverture illégale

La désobéissa­nce face aux mesures sanitaires pourrait compliquer les choses

- ROBY ST-GELAIS

Le propriétai­re d’une salle d’entraîneme­nt de Québec qui est membre du Conseil canadien de l’industrie du conditionn­ement physique déplore l’intention de certains de ses compétiteu­rs de faire fi des consignes et d’ouvrir leurs portes coûte que coûte, demain.

Le Conseil canadien de l’industrie du conditionn­ement physique (CCICP) représente plus du tiers des 667 établissem­ents disposant d’un permis de studio de santé au Québec, peut-on lire sur son site internet, et se dissocie complèteme­nt du regroupeme­nt de quelque 200 gyms, studios de danse, de yoga et de CrossFit qui entendent défier la loi.

« Au CCICP, notre position est claire depuis le début et on veut être un partenaire du gouverneme­nt, autant maintenant qu’à plus long terme. On veut être considérés comme une solution durable pour la santé des Québécois, soutient le propriétai­re du gym Le Chalet et porte-parole provincial du CCICP, Gabriel Hardy.

« On ne veut pas tomber dans l’illégalité et dans la désobéissa­nce sociale. Ce n’est pas une solution. Ce serait peut-être une victoire à court terme, mais ce serait un problème à long terme. On ne peut pas juste faire à notre tête pendant que toute la population fait des efforts. L’oreille du gouverneme­nt sera fermée si on a des problèmes dans l’avenir en prenant l’avenue d’ouvrir illégaleme­nt. »

UN CANAL DE COMMUNICAT­ION

Même si l’homme d’affaires et ses partenaire­s québécois sont impatients d’accueillir de nouveau leur clientèle, ils continuero­nt donc à se plier aux règles, entre autres au prolongeme­nt des mesures jusqu’au 23 novembre qui a été annoncé lundi.

Gabriel Hardy dit être en constante communicat­ion avec le cabinet de la ministre Charest pour trouver des solutions dans l’industrie. Une source gouverneme­ntale nous a confirmé que le canal de communicat­ion était ouvert depuis le début de la pandémie avec les membres du CCICP.

« On veut rencontrer la ministre pour amener des solutions concrètes qui positionne­raient une avenue à long terme pour la santé des Québécois. On doit se préparer à gérer l’après-crise […]. Le gouverneme­nt ferme les commerces, mais il aura aussi un rôle à jouer pour les rouvrir et pour encourager la population à aller dans les centres d’entraîneme­nt », estime M. Hardy.

UN ARGUMENT “FAIBLE”

Les propriétai­res des établissem­ents qui forment la coalition affirment que les gyms ne sont pas d’importants lieux d’éclosions. En Ontario, un total de 47 cas a pourtant été relié à des sessions de vélo stationnai­re dans un centre de conditionn­ement physique.

« Je crois que l’argument que les gyms ne sont pas des lieux d’éclosions est très faible. Le gouverneme­nt ne nous ferme pas parce que nous sommes des vecteurs de transmissi­on, au même titre que les restaurant­s, les cinémas, les musées, mais c’est en raison du nombre de personnes dans un même lieu et le potentiel [de transmissi­on] que ça représente. Cela dit, si on veut se positionne­r après la crise, ça ne se fait pas en faisant une volte-face au gouverneme­nt », a signalé Gabriel Hardy.

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PHOTO D’ARCHIVES Gabriel Hardy, du gym Le Chalet, prône le dialogue avec le gouverneme­nt plutôt que l’approche de l’illégalité proposée par un regroupeme­nt.

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