La désobéissance civile aux mesures sanitaires sera punie
Des amendes seront données aux clients délinquants
Même dégonflée, la fronde des gyms laisse des traces : le gouvernement Legault pourra distribuer des amendes à tous les clients qui braveront les fermetures de commerces en zone rouge.
« On sera prêts à agir, si on devait en venir à des mesures répressives », a expliqué la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, hier.
« On doit casser la vague », s’est justifié le ministre de la Santé, Christian Dubé. Le décret a été adopté en journée par le conseil des ministres.
Les rebelles qui se trouveront dans des commerces dont les activités sont suspendues seront passibles d’une amende de 1000 $ à 6000 $.
C’était déjà le cas pour les personnes qui bravent l’interdiction de visites dans les domiciles, comme l’ont appris 83 étudiants sur le party dans un logement loué en Outaouais. Ils ont tous reçu un constat d’infraction de 1000 $.
Le gouvernement Legault se donne ces pouvoirs hors du commun même si les 250 centres d’entraînement contestataires ont renoncé, hier matin, à ouvrir leurs portes et ainsi défier l’interdiction de la Santé publique. Ils organiseront plutôt des manifestations.
« Je salue ce changement de cap, parce que la désobéissance, ce n’est pas une bonne idée », a expliqué Mme Guilbault.
RESPECT DES RÈGLES
Vendredi, lors d’une conférence de presse à Québec, elle soulignait qu’« on observe un relâchement dans l’application des mesures de santé publique », dans la région.
Malgré cela, Québec estime que les Québécois respectent en général plutôt bien les mesures de santé publique.
Des sondages montrent que 75 % des Québécois disent respecter les règles.
Le gouvernement ne digère d’ailleurs pas les critiques des partis d’opposition qui « minent le moral des Québécois et minimisent les efforts des Québécois », selon Mme Guilbault.
La vice-première ministre soutient qu’il est irresponsable de la part des partis d’opposition de « remettre en question l’adhésion des Québécois aux mesures sanitaires qui sont en place ».
Mardi, une sortie de la cheffe libérale Dominique Anglade avait mis le feu aux poudres.
Elle réagissait à la bravade des 250 gyms et soutenait que le manque de transparence du gouvernement pouvait provoquer de la « désobéissance civile ».
« Insinuer ou présumer de troubles à la paix sociale, comme ça a été fait par le PLQ, ce n’est pas responsable », a dit Mme Guilbault.
Dominique Anglade a rétorqué que « des oppositions, des journalistes et des citoyens qui posent des questions, c’est légitime ».
LE PQ RÉPLIQUE AUSSI
Le chef parlementaire péquiste Pascal Bérubé a lui aussi répliqué.
« Donc, il ne faudrait pas poser trop de questions au gouvernement ? », a-t-il déploré.