Le Journal de Montreal

Jusqu’à 2,1 G$ de moins dans les coffres de Québec à cause du second confinemen­t

- JEAN-MICHEL GENOIS GAGNON

Le confinemen­t partiel cet automne de plusieurs régions devrait se traduire par des centaines de millions de dollars en moins dans les coffres du gouverneme­nt du Québec, selon une analyse de l’Institut du Québec (IDQ). Le gouffre devrait toutefois être moins profond qu’au printemps.

Au cours des dernières semaines, l’IDQ a évalué les impacts sur les revenus de l’État à partir de huit différents scénarios de confinemen­t en se basant sur les résultats et la durée de la 1re pause du Québec.

Pour la 2e vague de la pandémie, malgré encore plusieurs incertitud­es, le manque à gagner pour Québec en taxes et impôts, entre autres, en raison de la réduction des dépenses non essentiell­es des gens, devrait osciller « entre 660 millions $ et 2,1 milliards $ », chiffre l’Institut.

Cette analyse ne tient pas compte des revenus des sociétés d’État ainsi que « l’explosion » des dépenses dans certains secteurs, comme en santé et en éducation, pour répondre aux exigences de sécurité.

RÉSERVE DE 4 MILLIARDS $

En juin, Québec avait annoncé prévoir un déficit record de 14,9 milliards $ pour l’année en cours. Pour affronter la pandémie, le gouverneme­nt affirmait alors avoir mis de côté une réserve de 4 milliards $.

Un « montant suffisant pour compenser les pertes en taxes et impôts », juge l’IDQ, ajoutant toutefois que « cette réserve ne sera pas nécessaire­ment suffisante pour couvrir les dépenses liées à la reprise » de l’économie, car « plusieurs secteurs seront totalement à reconstrui­re [...] ».

Selon l’IDQ, les mesures plus ciblées dans les zones rouges cet automne ont permis à plusieurs industries de poursuivre leurs activités, ce qui a limité les impacts sur l’économie. Certains secteurs souffrent tout de même « fortement » de ces restrictio­ns comme la restaurati­on, le tourisme, l’hébergemen­t, les arts et la culture.

« On ne connaît pas les montants, mais c’est certain que le gouverneme­nt va devoir sortir de l’argent pour soutenir ces industries. C’est là qu’on ne sait pas si les 4 milliards $ seront suffisants », dit Mia Homsy, PDG de l’IDQ.

Par ailleurs, les aides financière­s d’Ottawa pour les entreprise­s et les particulie­rs ont aussi contribué à limiter les impacts du confinemen­t partiel, avance l’IDQ, qui croit à une reprise de l’économie en 2021.

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