La réserve huronne de Wendake a été piratée
Les cybercriminels ont publié une partie des informations volées
La nation amérindienne huronne-wendate de Wendake vient elle aussi de subir une attaque informatique. Les pirates ont même diffusé des données personnelles d’élèves de son centre de formation professionnelle.
Notre Bureau d’enquête a pu constater la présence en ligne de 898 documents volés à la communauté de la région de Québec, sur le site du groupe de pirates informatiques Maze.
FACTURES ET SOUMISSIONS
La plupart des fichiers concernent les activités du Conseil de bande, des factures et des soumissions de firmes à forfait avec la communauté ou des échanges avec le gouvernement fédéral.
Les données volées contiennent aussi des dizaines de fichiers de renseignements personnels d’élèves ayant rempli des demandes pour étudier au Centre de développement de la formation et de la main-d’oeuvre huron-wendat (CDFM).
Date de naissance, numéro de téléphone, adresse complète, communauté d’origine… Les documents publiés contiennent même des « relevés d’apprentissage » du ministère de l’Éducation sur des élèves autochtones, qui mentionnent leurs résultats scolaires.
Notre Bureau d’enquête a contacté un Innu dont la demande d’admission au CDFM en août dernier figure parmi les documents volés. Il confirme l’exactitude de l’information qui se trouve dans le fichier.
« Comment vous savez ça ? Ils ont réussi à voler ça ? » s’étonnait Jean-Pierre André, de Matimekush, près de Schefferville. Personne ne l’avait avisé.
PLAINTE À LA GRC
Contactée à ce sujet, Wendake dit avoir porté plainte à la Gendarmerie
royale du Canada. « On attendait les résultats et jusqu’à présent, on n’avait pas d’information sur des données confidentielles dévoilées », dit MarieClaude Sioui, porte-parole de la communauté.
La communauté doit avoir une rencontre téléphonique lundi au sujet de l’enquête.
LES VICTIMES SE MULTIPLIENT
Les victimes de pirates informatiques se multiplient dans le secteur public au Québec.
Le ministère de la Justice luimême a été victime du cheval de Troie Emotet en août.
Il a mis près d’un mois à reconnaître que de l’information avait été volée lors de l’intrusion des pirates, après de nombreuses questions de notre Bureau d’enquête.