Trois morts dans une attaque « islamiste » en France
Deux femmes et un homme attaqués à coups de couteau dans une église à Nice
NICE | (AFP) Trois personnes ont été tuées hier dans une église à Nice, lors d’une « attaque terroriste islamiste » dénoncée par le président Emmanuel Macron.
L’auteur présumé des coups de couteau mortels contre un homme et deux femmes, Brahim Aouissaoui, est un Tunisien de 21 ans arrivé en France le 9 octobre après avoir débarqué sur l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre, a précisé hier Jean-François Ricard, le procureur antiterroriste chargé de l’enquête.
Des informations confirmées à l’AFP par une source du ministère de l’Intérieur italien, qui ajoute que l’homme n’avait pas été fiché par le renseignement italien. Il était aussi inconnu des services de renseignement français.
La Tunisie, qui a condamné fermement l’attaque, a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Une femme et un homme y ont été tués à coups de couteau par un homme qui a crié « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand », en arabe). Une autre femme, grièvement blessée, est décédée dans un bar proche où elle s’était réfugiée.
Les victimes sont une dame âgée que l’agresseur a tenté de décapiter et une mère de famille d’une quarantaine d’années, ainsi que le sacristain de l’église, un laïc d’environ 45 ans, père de deux filles.
« IL VA Y AVOIR DES MORTS »
« Courez, courez [...] il va y avoir des morts » : Daniel Conilh, serveur dans une brasserie de Nice proche de l’église dans laquelle a été perpétré l’attentat hier, raconte les minutes juste après l’attaque.
« J’étais là, directement, je servais. Ça s’est passé entre 8 h 50 et 9 h », rapporte l’employé du Grand Café de Lyon, à cinquante mètres de la basilique Notre-Dame de l’Assomption où a eu lieu l’attentat.
L’agresseur, blessé lors de l’intervention de la police, a été transporté à l’hôpital.
L’attaque s’est déroulée dans l’un des secteurs les plus commerçants de l’hypercentre de cette ville de la Côte d’Azur. De nombreux habitants étaient venus boucler rapidement des achats avant le début du confinement, racontent-ils.
« Tout le monde est parti en courant, il y a eu des coups de feu. Une dame est venue directement de l’église et nous a dit : “Courez, courez, il y a quelqu’un qui a planté, il va y avoir des coups de feu, il y a des morts” », poursuit Daniel Conilh. « Vers 9 h 10, énormément de voitures, dont celles des pompiers, ont quadrillé la zone, on a entendu plein de coups de feu », poursuit-il.
La porte-parole de la police, Florence Gavello, a indiqué en milieu de matinée que la situation était « sous contrôle ».
CARICATURES DE MAHOMET
Cet attentat survient deux semaines après la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie dans un collège de Conflans-Saint-Honorine, assassiné le 16 octobre après avoir montré des caricatures de Mahomet aux élèves d’une de ses classes.
Des appels au boycottage et des manifestations anti-françaises se sont multipliés depuis qu’Emmanuel Macron a affirmé la semaine passée, lors d’un hommage à ce professeur, ne pas vouloir renoncer au droit de publier des caricatures.
Dans cette atmosphère de colère contre le président français au Moyen-Orient, un Saoudien a été arrêté hier après avoir blessé avec un couteau un vigile du consulat français à Jeddah, en Arabie saoudite, dont les jours ne sont pas en danger.
Par ailleurs, un Afghan armé d’un couteau, qui avait une attitude menaçante, a été interpellé hier à Lyon.