N’oubliez pas le télétravail !
Le ministre du Travail, Jean Boulet, déposait mardi une réforme de la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Une révision attendue pour une pièce législative restée pratiquement inchangée en 40 ans.
Le ministre a fait diligence. La nouvelle loi prévoit plusieurs allégements administratifs souhaités par le patronat en même temps qu’une mise à jour de la liste des maladies professionnelles reconnues et une avancée, peut-être trop timide, sur la reconnaissance des maux de nature psychologique.
L’occasion manquée, toutefois, c’est une réelle prise en compte de la réalité du travail à distance. Les longs délais occasionnés par la pandémie au dépôt de cette réforme attendue l’automne dernier n’auront pas permis de corriger cette lacune.
DÉCONNEXION
Quelles sont les obligations de l’employeur à l’égard de la protection de la santé physique et psychologique de l’employé qui travaille de chez lui ? Doit-il lui fournir le mobilier et les outils pour s’aménager un poste qui lui évitera de développer des problèmes orthopédiques ? Doitil l’indemniser pour le détournement d’une pièce du domicile familial à des fins professionnelles ? Qu’en est-il de la reconnaissance du droit à la déconnexion, nécessaire à la santé psychologique et sans lequel beaucoup de patrons considèrent désormais que leurs employés sont de garde 24 heures sur 24 ?
Une politique est attendue et pas seulement en matière de santé et sécurité, mais également quant aux normes du travail. De même, les très petites entreprises qui ont été nombreuses à devoir passer d’urgence en mode télétravail ont dû absorber des coûts importants. Le gouvernement prévoit-il les accompagner ?
EN PROGRESSION
Le télétravail était déjà une réalité avant la pandémie, qui a accéléré son implantation. Il est là pour rester et continuera de progresser. Ce serait dommage d’ouvrir nos lois du travail sans en profiter pour les y adapter.