Le Plan Nord cherche à avoir meilleure mine
Québec veut consacrer 90 M$ à l’exploitation de 22 minéraux stratégiques
Neuf ans après le Plan Nord de Jean Charest, le gouvernement Legault a annoncé hier en grande pompe son plan pour sécuriser les minéraux critiques et stratégiques, dont ne peuvent plus se passer les fabricants de téléphones et de voitures électriques, qui dépendent de l’Asie pour s’approvisionner.
Pour l’occasion, pas moins de quatre ministres étaient présents en conférence de presse pour présenter les grandes lignes d’un projet, qui s’appuie sur des investissements de 90 M$ déjà annoncés en mars dernier.
Sur l’enveloppe, 43 M$ serviront à mettre en place ou à optimiser des filières, 31,6 M$ à accroître les connaissances, 9,4 M$, à la transition vers une économie durable et 6 M$ pour la promotion.
22 minéraux clés
Le gouvernement Legault a dressé une liste de 22 minéraux critiques ou stratégiques, comme le lithium, le graphite et le nickel. Ceux-ci sont utilisés dans plusieurs industries et leur approvisionnement doit être sécurisé pour ne plus dépendre de la Corée du Sud ou de la Chine. Québec veut à la fois attirer des investisseurs étrangers et pousser des entreprises d’ici à participer aux différentes étapes de transformation et de recyclage des minéraux.
Longueur d’avance
Des projets miniers sont déjà en cours pour le lithium, le vanadium et les éléments des terres rares. Le Québec produit déjà du nickel, de niobium et du graphite. Dans l’ensemble, le secteur minier compte déjà 30 000 emplois directs et indirects, dans 22 mines actives sur la Côte-Nord, dans le Nord-du-Québec et l’Abitibi-Témiscamingue.
Que sont les minéraux critiques et stratégiques ?
Appareils d’imagerie médicale, batteries, ordinateurs portables, téléphones cellulaires, véhicules électriques… Les minéraux critiques et stratégiques (MCS) font partie du quotidien. Les panneaux solaires et les éoliennes peuvent aussi, par exemple, contenir du cobalt, des éléments des terres rares (ETR), des éléments du groupe du platine (EGP), du graphite, du lithium et du nickel.
Véhicules électriques et batteries
Au Québec, le gouvernement Legault souhaite développer la filière de la batterie lithium-ion pour entrer dans la course de l’électrique. Au ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), on dispose de 55 M$ pour soutenir le développement des filières des véhicules électriques et leurs composantes. On veut aussi implanter une industrie du recyclage.