Le chômage touche beaucoup plus Montréal que ses alentours
Le taux de chômage de l’île de Montréal est presque deux fois plus élevé que celui qu’on observe en Montérégie et à Laval, ses régions voisines. Cet écart, qui existait déjà avant la pandémie, s’est accentué depuis le début de celle-ci.
Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), un Montréalais sur sept (13,2 %) serait chômeur en septembre 2020, soit 5,8 % de plus qu’au mois de mars.
En comparaison, la Montérégie et Laval affichent des taux de chômage respectifs de 7,4 % et de 7,1 %, et des hausses de 3,2 % et 1,2 % depuis le début de la pandémie. La moyenne québécoise se chiffre à 8,5 %, une augmentation de 2,6 % depuis mars.
Dans les trois régions ainsi qu’à l’échelle provinciale, le taux de chômage n’est pas redescendu à ce qu’il était avant la pandémie, mais c’est à Montréal où l’écart est le plus important partout au Québec.
FACTEURS DÉMOGRAPHIQUES
Pour la chercheure à l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) Julia Posca, le phénomène s’explique en partie par des facteurs démographiques, notamment puisque plusieurs nouveaux arrivants choisissent de s’installer dans la métropole.
« Les immigrants récents ont un taux de chômage plus élevé », a souligné Mme Posca, ajoutant que ceux-ci détiennent aussi des emplois plus précaires ou à temps partiel, donc plus susceptibles d’avoir été affectés par la pandémie.
La métropole comprend plusieurs salles de spectacles, musées, cinémas, bars et restaurants, des industries qui sont fort touchées par les mesures sanitaires gouvernementales et qui ne peuvent pas pratiquer leurs activités normales en zone rouge.
Or, les fermetures temporaires d’établissements ne sont pas nécessairement reflétées dans le taux de chômage, a précisé la chercheure.
« Toutes les entreprises qui sont fermées actuellement n’ont pas nécessairement mis leurs employés à pied, a-t-elle dit. Certaines ont pu simplement réduire leurs heures à zéro sans couper leur lien d’emploi. Ces employés touchent alors peut-être une prestation fédérale en attendant de retourner au travail. »