Le Journal de Montreal

Un an de prison pour un ex-joueur de la LCF

Intoxiqué, il a happé deux jeunes femmes en 2016

- MICHAËL NGUYEN

Un ex-joueur de la Ligue canadienne de football qui a aussi joué pour les Stingers de l’Université Concordia a écopé hier d’un an de prison pour avoir happé deux jeunes femmes à Montréal alors qu’il était intoxiqué.

« Il a admis qu’il avait des problèmes d’alcool, qui ont graduellem­ent augmenté depuis sa retraite du football », a expliqué le juge Yvan Poulin avant de condamner Troy Cunningham, hier, au palais de justice de Montréal.

Cunningham, qui fêtait hier ses 39 ans, est un ancien joueur étoile des Stingers de Concordia, qui avait été repêché par les Lions de la Colombie-Britanniqu­e en 2004. Le joueur de ligne avait ensuite évolué pour les Tiger-Cats de Hamilton avant de prendre sa retraite en 2008.

Il a ensuite tenté de devenir policier, sans succès, pour se rabattre dans des emplois de sécurité dans des établissem­ents licenciés.

IMPACT SÉVÈRE

C’est d’ailleurs à la sortie des bars, le 18 septembre 2016, que Cunningham a commis son crime. Intoxiqué, il s’était fait dire de ne pas prendre le volant, mais il n’a pas écouté les conseils en montant dans sa Porsche Macan. Alors qu’il était proche du métro Plamondon dans le quartier Côtedes-Neiges, il a alors happé deux jeunes femmes de 20 et 24 ans qui sortaient d’une soirée de finissants.

« Il conduisait vite, l’impact a été sévère, a expliqué le juge. Les deux victimes n’avaient aucune chance de se tasser. »

Même s’il a vu les deux femmes blessées, Cunningham a préféré fuir les lieux de la scène. Il s’est finalement rendu à la police le lendemain et après avoir été accusé de conduite avec les facultés affaiblies causant des lésions et d’avoir fui la scène d’un accident, il a finalement plaidé coupable.

GRIÈVEMENT BLESSÉES

Si Cunningham s’en est sorti avec un an de prison, une probation de 18 mois et une interdicti­on de conduire de deux ans, les victimes devront quant à elles vivre avec des graves séquelles. Car si l’une d’elles est encore traumatisé­e, l’autre a vu toutes ses ambitions anéanties en raison de dommages cérébraux majeurs.

Kristine Joy Guillermo, qui avait immigré au Canada six ans plus tôt dans l’espoir d’une vie meilleure, était tombée dans le coma. Et à son réveil, il lui a fallu un an pour reconnaîtr­e sa mère. Depuis, elle ne peut plus ni étudier ni travailler, et sa mère a dû quitter son emploi afin de s’occuper d’elle à temps plein.

« Elle a tout perdu », avait déclaré à la cour la mère de Mme Guillermo, en ajoutant que malgré tout, elle pardonnait au chauffard. Ému, le juge n’a pas manqué de souligner le « grand courage, la résilience et la profonde empathie » de la mère, dont la vie a aussi été changée à jamais.

Cunningham s’était pour sa part profondéme­nt excusé pour son geste. Depuis les événements, il jure n’avoir plus jamais bu une seule goutte d’alcool.

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PHOTO D’ARCHIVES Troy Cunnningha­m (à gauche), à l’époque où il évoluait avec les Stingers de l’Université Concordia, a également joué dans la Ligue canadienne de football.

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