Le Journal de Montreal

Les mauvais souvenirs d’Imola en F1

- LOUIS BUTCHER

Pour la première fois en 14 ans, la Formule 1 va se déplacer au circuit d’Imola en fin de semaine, une destinatio­n qui n’était pas prévue au calendrier initial, mais qui a été ajoutée en raison de la pandémie.

Cette troisième épreuve de la saison 2020 présentée sur le territoire italien, après celles de Monza et de Mugello, a été baptisée le Grand Prix d’Émilie-Romagne, pour désigner la région où aura lieu la 13e étape du Championna­t du monde.

C’est d’ailleurs la deuxième fois seulement en F1 que trois courses sont disputées dans le même pays au cours d’une saison. En 1982, trois escales ont eu lieu aux États-Unis, soit à Long Beach, à Detroit et à Las Vegas.

CIRCUIT MAUDIT

Pour bon nombre d’amateurs de F1, Imola est considéré comme le circuit maudit. Non sans raison. En 1994, il a été le théâtre de l’une des fins de semaine les plus tragiques dans l’histoire de la Formule 1.

Après le décès de l’Autrichien Roland Ratzenberg­er, la veille lors de la séance de qualificat­ions, la discipline-reine du sport automobile perdait au Grand Prix de Saint-Marin l’un des plus grands pilotes de son histoire quand le Brésilien Ayrton Senna s’est tué au virage de Tamburello.

Deux jours plus tôt, son compatriot­e Rubens Barrichell­o avait été victime d’une violente sortie de piste qui lui aura laissé quelques ecchymoses.

VILLENEUVE, LE MIRACULÉ

Les amateurs québécois se souviendro­nt aussi du passage remarqué de Gilles Villeneuve en F1 à Imola. Et sûrement pas pour les bonnes raisons.

En 1980, un pneu de sa monoplace éclate au moment où il devait rouler à environ 280 km/h. Sa Ferrari en perdition frappe de front un mur de béton à une vitesse inouïe. Après le choc, son bolide rebondit en milieu de piste, le train arrière complèteme­nt détaché.

Puis, le pilote québécois, une fois sa monoplace immobilisé­e, lève les bras pour signifier qu’il est sain en sauf. Les pilotes roulaient à cette époque à tombeau ouvert. On se demande encore aujourd’hui comment il a survécu à une telle embardée.

Deux ans plus tard, trahi par Didier Pironi, qui n’avait pas respecté les consignes d’équipe, Villeneuve est furieux envers son coéquipier après la course à Imola. Si bien qu’au Grand Prix de Belgique, deux semaines plus tard, il n’avait pas accepté que ce même Pironi le devance aux qualificat­ions.

En toute fin de séance, le Québécois tentera de battre le chrono du pilote français, devenu son ennemi juré, mais ce dernier tour sera fatal au « petit prince ».

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