Le Journal de Montreal

Un propriétai­re délinquant à Thetford Mines

- YVES CHARLEBOIS

François Madore, propriétai­re du centre de conditionn­ement physique Multi-Gym de Thetford Mines, dans Chaudière-Appalaches, a décidé d’ouvrir son gymnase hier matin, faisant fi du décret du gouverneme­nt du Québec qui interdit l’accès aux lieux d’entraîneme­nt.

Lors de notre passage hier aprèsmidi, deux femmes et un homme étaient à l’entraîneme­nt.

« Je crois aux bienfaits de l’exercice physique et je ne comprends pas la Santé publique de vouloir maintenir fermés les centres de santé », a dit François Madore. Il trouve désolant que la coalition des centres d’entraîneme­nt ait fait marche arrière.

Selon lui, la Santé publique aurait pu limiter le nombre de clients à la fois ou exiger que les clients se présentent au centre avec une réservatio­n.

Son gymnase est doté d’un système d’échangeur d’air qui permet, selon lui, de limiter la propagatio­n des microbes. Il soutient que ses clients respectent la distanciat­ion physique de deux mètres.

« Chez Olymel, à Vallée-Jonction, ils ont 100 cas de COVID parmi leurs employés et ils ne ferment pas pour autant », a avancé M. Madore.

PLUTÔT LA PRISON

Il réplique au premier ministre François Legault, qui doit voir à la santé de la population.

« La pilule la plus polyvalent­e pour garder le monde en santé, c’est l’exercice. Depuis le début de la pandémie, les gens boivent plus d’alcool, mangent mal et il va falloir remettre beaucoup de monde en forme », a-t-il indiqué.

M. Madore a dû fermer son gymnase le 22 juin sur ordre de la Santé publique. Il a rouvert en septembre, puis a dû fermer à nouveau le 8 octobre.

« J’avais, avant la pandémie,

600 abonnés et là, je suis rendu à 200. »

Il y a deux autres gymnases privés à Thetford Mines qui auront de la misère à s’en tirer, selon lui.

À la police municipale, le sergent Yves Simoneau mentionne que M. Madore a été rencontré hier midi et qu’on lui a fait part des conséquenc­es de ne pas vouloir se conformer au décret du gouverneme­nt.

« Nous verrons dans les prochains jours s’il y a lieu de sévir, mais nous souhaitons une collaborat­ion de sa part », a mentionné M. Simoneau.

Les amendes prévues sont de 1000 $, plus les frais, pour les clients. Avec les frais, ça totalise 1541 $.

François Madore est conscient des conséquenc­es légales de son geste.

« Je ne payerai jamais l’amende et ils me mettront en prison », a-t-il laissé entendre.

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