Un pasteur coupable d’agression sexuelle
Le Montréalais s’en est pris à une jeune fidèle
Un pasteur montréalais ayant commis des attouchements sexuels sur une jeune fidèle en disant croire qu’elle le voulait malgré plusieurs « non » a été déclaré coupable par un juge, qui a dû rappeler les règles élémentaires du consentement.
« Dans notre société, “non” ne veut pas dire “oui”, ne sous-entend pas “peut-être” ou “plus tard”, ni ne signifie “insiste un peu et je changerai d’avis” », a expliqué le juge Serge Cimon en déclarant coupable Didier Bitemo Kifoueti d’agression sexuelle, jeudi à Laval.
Bitemo Kifoueti, 49 ans, marié et père de trois enfants, officie à l’Église chrétienne de la Nouvelle Alliance, à Montréal. C’est dans le cadre de ses fonctions qu’il a rencontré la victime de 21 ans. La femme, que l’on ne peut nommer sur ordre du tribunal, le considérait comme un « père spirituel ».
PLUSIEURS « NON »
C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait accepté de le rencontrer près d’un métro, à Laval, en août 2018. Mais quand il lui a demandé un baiser « sur ses jolies lèvres », elle a dit non, même si le pasteur a insisté 10 bonnes minutes.
Malgré les refus répétés de la femme, Bitemo Kifoueti a continué ses avances, jusqu’à la toucher sur ses parties intimes, par-dessus ses vêtements.
Le tout s’est arrêté quand il a proposé « une belle pénétration » à l’arrière du véhicule, et que la femme a encore dit non.
Cette dernière est ensuite rentrée chez elle en pleurant et a cessé de fréquenter l’église.
CONTRADICTIONS
Au procès, le pasteur a tenté de justifier son geste en affirmant qu’il croyait que la femme était consentante.
Mais il s’est enfargé dans des contradictions et des non-sens que le juge n’a pas crus, contrairement à la victime qui a livré un témoignage franc, sans rien embellir et en ne cachant pas qu’elle n’avait pas crié ou tenté d’alerter les passants, entre autres.
« Le défaut d’une plaignante de fuir ou de crier ne devrait pas, en soi, affaiblir sa crédibilité, car ces réactions sont basées dans une large mesure sur des stéréotypes », a noté le magistrat en déboulonnant les mythes sur la façon dont une victime devrait agir.