Changement d’heure difficile, mais positif
L’heure normale devrait rester selon des experts
L’heure normale à laquelle le Québec revient aujourd’hui est celle qui s’accorderait le mieux avec l’horloge biologique même si le changement brusque risque d’augmenter les effets dépressifs chez certains.
« Le changement d’heure peut accentuer le stress, l’anxiété et l’humeur maussade, mais il sera bénéfique si on prend les mesures nécessaires », fait valoir Roger Godbout, professeur au département de psychiatrie de l’Université de Montréal.
La nuit dernière, les horloges ont reculé d’une heure. Le Québec a ainsi abandonné l’horaire d’été auquel la population était habituée depuis le 8 mars, soit quelques jours avant l’annonce du premier confinement.
« Le changement d’heure peut ajouter au stress de la pandémie, mais il faut essayer de l’interpréter positivement », explique Joseph De Koninck, professeur et chercheur à l’Institut de recherche sur le cerveau de l’Université d’Ottawa.
Il conseille notamment d’intégrer l’heure de sommeil gagnée à toutes les nuits suivantes.
Pour les deux experts, l’heure normale devrait toujours rester.
« La lumière du matin est la plus importante et celle qui a le plus d’impact sur notre humeur, rappelle M. Godbout. Elle arrête la sécrétion de la mélatonine, l’hormone du sommeil, et permet d’activer notre système. »
« C’est cette lumière qui part le char », résume le professeur De Koninck.
ABOLIR LES CHANGEMENTS
L’an dernier, le Parti québécois (PQ) avait déposé une motion à l’Assemblée nationale suggérant au gouvernement « de mettre en place un groupe d’étude » en vue de mettre fin à cette pratique.
Ce que souhaite le PQ : « Abolir les changements constants », précise le chef du parti, Paul St-Pierre Plamondon.
« Le changement d’heure a un impact sur la santé mentale, particulièrement chez les jeunes et les personnes âgées. Ce n’est pas aussi frivole que le gouvernement peut le penser, lance-t-il. On vient d’investir 25 millions dans la santé mentale, fragilisée à cause de la pandémie. Pour éviter de déstabiliser davantage la population, le gouvernement aurait dû évaluer la proposition cette année. »