Journaliste et détecteur de mensonges
Des journalistes passés maîtres dans l’art de débusquer les mensonges et autres affirmations douteuses de Donald Trump sont plongés dans un sprint effréné à quelques jours des élections américaines. Leur travail leur a permis de constater que durant certains événements organisés par le président sortant, seulement « 30 % de ses déclarations étaient vraies ».
Glenn Kessler et son équipe de « fact-checking » du Washington Post épluchent tout ce que Trump dit ou écrit sur Twitter. Depuis le début du mandat de Donald Trump, ils ont identifié plus de 20 000 paroles fausses ou trompeuses.
Le Washington Post n’est pas le seul à passer sous la loupe les paroles du président américain. Le New York Times et CNN font de même. Plusieurs autres médias ont aussi emboîté le pas.
Leur boulot est maintenant devenu un incontournable de la politique américaine. « Nous avons vérifié chaque déclaration factuelle lors de trois rassemblements électoraux et avons constaté qu’environ 30 % des déclarations étaient vraies et 70 % étaient fausses », souligne M. Kessler, journaliste spécialisé dans la vérification des faits.
CADENCE DURE À SUIVRE
Il explique que trois membres de son équipe lisent ou regardent chacun des discours, interviews, rassemblements de campagne, conférences de presse et tweets. Ils identifient de possibles faits à vérifier et les passent tous en revue.
Mais avec jusqu’à trois rassemblements par jour pour Donald Trump, il devient difficile de suivre la cadence. « C’est plus dur de rester à jour. Trump semble dire plus de fausses déclarations lorsqu’il pense perdre ou être dans une impasse politique. »
LES PINOCCHIOS
M. Kessler, lui, vérifie les paroles du président américain depuis 2011, alors que Barack Obama était en poste. Il constate un monde de différence depuis ses débuts.
« La plus grande différence avec Trump, c’est qu’Obama parlait généralement avec prudence, alors il n’avait pas autant de Pinocchios. Biden est plus gaffeur, j’imagine qu’il recevra aussi sa part de Pinocchios [s’il est élu] », rappelle M. Kessler. Kessler et les autres journalistes du Washington Post attribuent des Pinocchios aux propos de Donald Trump, selon l’exactitude des faits rapportés. Le milliardaire républicain récolte souvent trois ou quatre Pinocchios.
Avec ou sans Trump à la Maison-Blanche, Glenn Kessler poursuivra son travail. Même si cela vient avec son lot de menaces et de commentaires haineux. « Le vitriol est assez élevé », ne peut-il que constater.