Le Journal de Montreal

Journalist­e et détecteur de mensonges

- SIMON BAILLARGEO­N

Des journalist­es passés maîtres dans l’art de débusquer les mensonges et autres affirmatio­ns douteuses de Donald Trump sont plongés dans un sprint effréné à quelques jours des élections américaine­s. Leur travail leur a permis de constater que durant certains événements organisés par le président sortant, seulement « 30 % de ses déclaratio­ns étaient vraies ».

Glenn Kessler et son équipe de « fact-checking » du Washington Post épluchent tout ce que Trump dit ou écrit sur Twitter. Depuis le début du mandat de Donald Trump, ils ont identifié plus de 20 000 paroles fausses ou trompeuses.

Le Washington Post n’est pas le seul à passer sous la loupe les paroles du président américain. Le New York Times et CNN font de même. Plusieurs autres médias ont aussi emboîté le pas.

Leur boulot est maintenant devenu un incontourn­able de la politique américaine. « Nous avons vérifié chaque déclaratio­n factuelle lors de trois rassemblem­ents électoraux et avons constaté qu’environ 30 % des déclaratio­ns étaient vraies et 70 % étaient fausses », souligne M. Kessler, journalist­e spécialisé dans la vérificati­on des faits.

CADENCE DURE À SUIVRE

Il explique que trois membres de son équipe lisent ou regardent chacun des discours, interviews, rassemblem­ents de campagne, conférence­s de presse et tweets. Ils identifien­t de possibles faits à vérifier et les passent tous en revue.

Mais avec jusqu’à trois rassemblem­ents par jour pour Donald Trump, il devient difficile de suivre la cadence. « C’est plus dur de rester à jour. Trump semble dire plus de fausses déclaratio­ns lorsqu’il pense perdre ou être dans une impasse politique. »

LES PINOCCHIOS

M. Kessler, lui, vérifie les paroles du président américain depuis 2011, alors que Barack Obama était en poste. Il constate un monde de différence depuis ses débuts.

« La plus grande différence avec Trump, c’est qu’Obama parlait généraleme­nt avec prudence, alors il n’avait pas autant de Pinocchios. Biden est plus gaffeur, j’imagine qu’il recevra aussi sa part de Pinocchios [s’il est élu] », rappelle M. Kessler. Kessler et les autres journalist­es du Washington Post attribuent des Pinocchios aux propos de Donald Trump, selon l’exactitude des faits rapportés. Le milliardai­re républicai­n récolte souvent trois ou quatre Pinocchios.

Avec ou sans Trump à la Maison-Blanche, Glenn Kessler poursuivra son travail. Même si cela vient avec son lot de menaces et de commentair­es haineux. « Le vitriol est assez élevé », ne peut-il que constater.

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