Incursion dans un bastion conservateur
DOUBLE SPRINGS (AFP) – La prière résonne solennellement entre les boiseries du tribunal du comté de Winston. Les républicains de ce bastion conservateur de l’Alabama en appellent à Dieu pour que Donald Trump y fasse encore mieux cette année que ses 90 % de 2016.
Leur pieux préambule terminé, ils se tournent à l’unisson vers la bannière étoilée à l’entrée de la pièce pour le traditionnel serment d’allégeance au drapeau, déclamé avec emphase, la main sur le coeur et le buste bien droit.
« Trump est dans notre région encore plus populaire qu’il y a quatre ans », assure Greg Farris, avocat et homme d’affaires, sous sa triple casquette de vice-président du Parti républicain du comté. « On pense donc qu’il obtiendra un score encore plus élevé que la dernière fois. Probablement pas 100 %. Mais plus de 90. »
Le comté de Winston se targue, sur les panonceaux électoraux plantés au bord de ses routes boisées, d’être le « Trump Country ». La circonscription à laquelle il appartient, dans le nord de l’Alabama, est celle qui a voté le plus largement pour le candidat républicain en 2016 aux États-Unis et les habitants du coin brandissent fièrement ces statistiques.
« Trump a de bonnes valeurs chrétiennes, que beaucoup de gens partagent ici », explique la secrétaire du Parti républicain local, Sandra Wright.
BIBLE BELT
La région est au coeur de la « Bible Belt » (ceinture de la Bible) américaine. Les clochers des petites églises blanches en bois, principalement évangéliques, dominent l’horizon dans les campagnes, dont les timides reliefs annoncent la chaîne des Appalaches.
Des drapeaux confédérés, symbole controversé aux États-Unis, flottent çà et là dans les jardins ou sur les monuments rendant hommage aux soldats tombés lors de la guerre de Sécession. La population est très majoritairement blanche. Une classe moyenne travailleuse et courtoise qui a la religion et la famille pour boussoles.
LES SONDAGES NE SONT PAS CRUS
Donald Trump est tellement en terrain conquis ici que les républicains de Winston ne veulent pas croire les sondages nationaux, nettement défavorables à leur champion.
Seule « inquiétude » : la concurrence, amicale, des comtés voisins, comme celui de Cullman, où le milliardaire new-yorkais avait aussi enregistré il y a quatre ans un score à la soviétique : 88 %.
« C’est déjà beaucoup 88 %, ce n’est pas facile à battre. Mais je pense vraiment que nous pouvons faire mieux », affirme Steve Cummings sur le stand républicain de la fête foraine de Cullman.