Qui sont les partisans de Trump ?
Ses supporters sont concentrés sur ses réalisations, et non, sur ses frasques lors de son mandat
Donald Trump n’est plus « l’outsider » de 2016, mais il représente toujours le candidat « anti-establishment » qui empêchera les électeurs de « souffrir » économiquement comme à l’époque des démocrates, estime un Québécois naturalisé américain.
Le mandat de Donald Trump a été marqué par plusieurs scandales et crises qui auraient peut-être déjà sonné le glas d’un politicien traditionnel. Or, c’est justement parce qu’il ne fait rien de traditionnel que l’actuel président est resté populaire et pourrait être réélu mardi.
Le professeur de l’Université McGill Barry Eidlin, qui suit les élections de Los Angeles, rappelle que la première élection de Trump résulte de la « crise de représentativité politique » aux États-Unis. « Aucun des deux partis ne s’adresse aux enjeux qui concernent la majorité des Américains », fait-il valoir.
Alors que l’administration Obama a appuyé des politiques qui ont fait mal et ont appauvri une tranche de la population, Trump « a parlé des enjeux qui avaient une grande influence sur la vie des gens », fait valoir le professeur adjoint.
C’est d’ailleurs le discours économique et critique des institutions de Trump qui a séduit Pierre Frégeau, un homme d’affaires québécois qui est citoyen américain depuis 2004. « Il n’avait pas peur de dire ce qu’il pense, c’est quelqu’un qui se bat pour le pays », soutient-il.
Le Floridien estime que 80 % de ses promesses ont été réalisées. « Il a bâti le mur, il a ramené des industries de Chine, il a créé beaucoup d’emplois, de bons emplois, il s’est attaqué à l’ONU, à l’OTAN », donne-t-il comme exemples.
LE PARTISAN TYPE
En 2016, les enjeux économiques soulevés par Donald Trump ont plu à « l’homme blanc », « surtout mâle », sans éducation supérieure, explique le professeur Eidlin. Des employés de la construction, des hommes d’affaires et des agriculteurs sont attirés par le discours de Trump.
Ces électeurs ne portent pas trop attention aux frasques de Trump, par exemple sur Twitter ou « ses propos racistes », explique M. Eidlin. Ils s’attardent plutôt à ses politiques : le choix des juges à la Cour suprême, les impôts, sa politique économique.
LA COVID, UN NOUVEL ENJEU
La COVID a cependant changé la donne, selon le professeur, et est devenue un enjeu clé de l’élection. « Est-ce qu’on peut ignorer son comportement face au virus [et se concentrer] sur sa politique économique ? », se questionne le professeur.
Pour le Québécois naturalisé américain Pierre Frégeau, qui refuse de porter un masque, Trump agit en chef d’État. « On ne peut pas fermer l’économie à jamais », fait-il valoir.
Quoi qu’il en soit, c’est l’élection qui fera foi de tout, selon M. Frégeau, qui ne croit pas à l’avance de Biden dans les sondages. « Les gens sont intimidés, ils ne disent peut-être pas qu’ils sont pour Trump », croit-il.
Et si « le socialisme » détrône Trump, M. Frégeau respectera le choix des Américains. « Si Biden gagne, on va souffrir », se résigne-t-il.