L’envahissement pernicieux
Quand les croyances s’affrontent, le bon sens et l’harmonie triomphent rarement et on a vite fait de discourir sur la liberté d’expression et le respect.
L’appui mitigé du premier ministre Justin Trudeau à la France, qui fait face à des attentats terroristes, illustre l’envahissement des pensées créé par une diversité mal assumée.
Quand le blasphème d’ailleurs devient blasphème chez nous. Quand le mot honni ailleurs devient honni chez nous. Quand la police de chez nous est vue comme la police meurtrière d’ailleurs. La censure devient plus oppressante.
Plus dommageable cependant, c’est le sentiment de ne plus se sentir chez nous !
Pour Justin Trudeau, le respect devrait-il aller jusqu’à interdire la critique des religions ?
LA CAPACITÉ D’AGIR
Dans un tel environnement, nous pouvons nous demander si nous pourrions mener à nouveau un référendum sur la souveraineté du Québec sans voir certaines communautés mettre le holà sur le processus en prétextant un manque de respect à leur égard.
L’appui timoré de Justin Trudeau à la France suscite ce type de questionnement à la veille de l’ouverture du procès en Cour supérieure qui devra statuer sur la validité de la loi québécoise sur la laïcité.
Pour tenter de désavouer cette loi, il y aura dix-huit parties contestataires, sept personnes et onze associations, financées par des fondations privées, des bailleurs de fonds étrangers, le gouvernement fédéral et même involontairement par le gouvernement du Québec dans le cas de l’English Montreal School Board.
Le gouvernement national des Québécois est entravé sur son propre territoire dans l’adoption de lois qui satisfont les aspirations de la majorité de sa population.
J’imagine déjà la levée de boucliers à laquelle devra faire face le ministre Jolin-Barrette quand il déposera ses mesures concrètes pour la promotion et la défense de la langue française. Une autre parade devant les tribunaux se dessine.
Je peux facilement me dispenser d’utiliser le mot « nègre », mais pas au point de devenir ridicule en recourant à l’expression « mot en N ». J’ai toutefois plus de difficulté à ce qu’on assimile le traitement de la communauté noire chez nous à celui qu’elle a subi aux États-Unis.
Je deviens même irrité quand on appelle au « définancement » des services policiers dans la langue anglaise, autre reflet de cet envahissement pernicieux.
DANGER LATENT
Au nom de la bien-pensance, des groupes et des partis politiques instillent des interdits qui chamboulent notre démocratie alors que la voix des minorités devient plus tonitruante que celle de la majorité.
Graduellement, on instaure la censure. Des mots deviennent proscrits. Des comportements sont jugés inappropriés. Des lois sont même charcutées selon le bon désir de certaines communautés.
Dans une telle conjoncture, l’accueil de l’autre devient plus laborieux. Ainsi, on se surprend moins des réticences à l’immigration exprimées dans certains pays ou de l’attitude d’autres y voyant une mise en danger de leur identité nationale.
Dans la dynamique actuelle, certaines communautés et le gouvernement fédéral contribuent plus à accentuer l’islamophobie et le racisme qu’à l’atténuer.
Le respect ne peut pas être à sens unique !