Se tricoter une société
Les gens qui font de la politique le font souvent pour les grandes idées. La souveraineté ; la lutte aux changements climatiques ; la justice sociale ; la responsabilité fiscale ; la guerre ; la paix : la liste est longue.
Pourtant, l’action de nos gouvernements ne se limite pas à ses grands enjeux et le maire Régis Labeaume de Québec est en train de nous le rappeler.
Davantage de décorations de Noël. Du patinage libre. Des comédiens qui vont appeler des enfants pour leur conter des histoires. Un bingo radiodiffusé animé par le maire lui-même. C’est ce qu’il annonçait vendredi, parmi plusieurs autres idées, pour nous aider à nous « tricoter un hiver ».
PAS FUTILE
On l’oublie souvent, mais entre la Sainte Trinité de la vie municipale que sont les vidanges, le déneigement et le stationnement puis les grands projets comme l’amphithéâtre et le tramway, il y a une fonction qui est souvent oubliée. Il s’agit du loisir.
Peu de gens vont en politique pour que plus de cours soient offerts au centre communautaire. Inversement, la gestion des arénas pèse souvent pour bien peu au moment de se choisir un maire.
N’empêche qu’en temps de pandémie, que peut faire un élu qui ne peut pas trouver un vaccin ou réformer la gestion des hôpitaux, à part faire en sorte de nous rendre le confinement plus facile en l’égayant un peu ? Ça ne sauve pas de vies (quoique...), mais on aurait tort de penser que c’est futile.
PAVOISONS
Évidemment, toutes les municipalités n’ont pas les mêmes moyens et ne font pas face aux mêmes défis. Parlez-en à Valérie Plante, empêtrée dans ses enjeux de piste cyclable et de gestion de la diversité...
N’empêche. Les citoyens montrent la voie en pavoisant plus que jamais pour l’Halloween et en rivalisant de rampes et de cannes à pêche pour remettre les bonbons dans le respect de la distanciation et en toute originalité.
On peut et on doit faire plus pour continuer de se tricoter une société. On en a peut-être encore plus besoin que d’un vaccin.