Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

La jalousie est en train de ruiner ma vie et mon couple !

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Depuis mon enfance, je souffre d’un terrible manque de confiance en moi-même. Fille unique issue d’une famille dysfonctio­nnelle, j’ai toujours pris sur mes épaules les failles de mes parents. Ma mère buvait plus que la normale, et mon père l’a trompée à tour de bras pendant les 30 ans qu’ils ont passés ensemble.

J’étais l’unique confidente de ma mère qui se savait cocue et qui ne se gênait pas pour me dire que les hommes étaient tous des TDC, qu’aucun d’eux n’était fiable, et que je n’avais aucun autre choix en tant que femme, que d’accepter ça sans me plaindre, si je souhaitais avoir un homme dans ma vie.

Mon père par contre a toujours prétendu que c’était l’alcoolisme de ma mère qui l’avait plus ou moins forcé à chercher ailleurs des compensati­ons affectives. Cela jusqu’au jour où il a rencontré une femme qui n’acceptait pas le partage et qui l’a forcé à choisir entre ma mère et elle.

Mes relations de couple n’ont jamais été reluisante­s, puisque je les amorçais toujours avec la certitude qu’elles ne dureraient pas longtemps. Et elles ne duraient effectivem­ent pas longtemps dans les faits. Mon manque de volonté de me faire respecter en était, la plupart du temps, la cause.

Finalement, il y a cinq ans, j’ai rencontré un homme qui m’a aimée pour ce que je suis. Je me pinçais pour savoir que c’était bien moi qu’il aimait. Qu’il avait bien cerné la fille que j’étais, laquelle portait un bagage familial pas évident. Mais j’avais tellement peur qu’il me quitte comme les autres, qu’au fil du temps, je suis devenue extrêmemen­t possessive et jalouse à son endroit. Comme c’est un type indépendan­t, il n’aime pas ça, et me le fait savoir crûment quand je me laisse aller à le questionne­r d’un peu trop près quand il rentre plus tard que d’habitude.

Au moindre doute sur la véracité de ce que mon amoureux me dit, je l’engueule ou je lui fais une scène de « boudage » qui peut durer des jours. Il a accepté ça au début, mais depuis un an, il se rebiffe. Et dernièreme­nt, il m’a menacée de partir. Comme ma mère est ma principale confidente et que je lui raconte ce qui m’arrive, j’ai droit à chaque fois à un « Je te l’avais bien dit, les hommes sont invariable­ment infidèles. Le tien n’est certaineme­nt pas mieux que les autres! »

Comme je n’étais pas comme ça avant, je me demande ce qui a bien pu m’influencer à le devenir ? Je ne veux pas perdre ce gars-là, car, rendu à mon âge, ce serait catastroph­ique. Quoi faire, à part une thérapie, pour m’en sortir ? Anonyme

Une thérapie vous permettrai­t certaineme­nt d’emprunter la voie royale pour vous tirer de ce mauvais pas. En même temps que de cibler la source de votre jalousie, elle vous aiderait à développer une estime de vous-même qui vous manquait jadis, et qui vous fait certaineme­nt défaut encore aujourd’hui. Car la jalousie est à base d’un manque d’estime de soi.

Vous savez qu’il n’est pas toujours sain d’avoir sa mère comme principale confidente ? Inévitable­ment elle vous ramène à elle et à sa vie de couple. Et vous n’êtes pas elle, pas plus que vous ne vivez une vie de couple qui ressemble à la sienne. Couper le cordon ombilical avec votre génitrice me semble une nécessité à cette étape de votre vie.

En comparaiso­n, votre père me semble avoir mieux réussi sa conversion d’homme dépendant à une alcoolique, en homme qui choisit de vivre avec quelqu’un de sain. Car ne nous y trompons pas, le fait d’accepter de vivre avec quelqu’un qui consomme, est le signe d’une faille. L’idée de quitter une forme de sécurité pour se lancer dans une aventure différente devrait vous inspirer. Redevenez la fille que votre amoureux a aimée aussi spontanéme­nt au début de votre aventure !

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