RETOUR AUX SOURCES
François-Guy Thivierge a pu renouer avec son projet de gravir 55 montagnes, dans l’Ouest canadien
L’alpiniste de Québec François-Guy Thivierge a entamé en août 2019 le défi de sa vie : gravir 55 montagnes en 55 mois pour souligner ses 55 ans. Sur une base régulière, Le Journal vous présente une montagne qu’il a gravie dans le cadre de ce projet.
Même la pandémie n’est pas venue à bout du grand rêve de François-Guy Thivierge. Après une pause forcée de quelques mois, c’est en septembre, dans l’Ouest canadien, que l’alpiniste de Québec a relancé son projet de gravir 55 montagnes en 55 mois pour ses 55 ans. Rien de tel que Castle Mountain, une montagne qu’il n’avait pas vue depuis 25 ans, pour renouer avec son amour de la nature.
Habitué de voyager aux quatre coins du monde et d’enfiler les vols plus vite que son ombre pour partir à la découverte de montagnes exotiques, Thivierge a bien sûr dû revoir ses aspirations dans le contexte actuel.
Comme expliqué dans notre édition du 8 juin, l’aventurier a choisi de demeurer au pays en se rendant dans l’Ouest à l’intérieur d’un campeur spécialement aménagé pour l’occasion.
C’est à Castle Mountain, un endroit de rêve situé à mi-chemin Banff et le lac Louise, en Alberta, que Thivierge a relancé son projet, après six mois de pause forcée et animé d’une flamme toujours aussi vive.
« Je suis parti trois semaines et j’ai vu plusieurs belles parois pour l’escalade. J’en trace un bilan très positif. Je suis encore en grande forme et je tiens à ce que le projet aille de l’avant. Il n’y a pas de plus beau symbole que de gravir une montagne, surtout par les temps qui courent », a-t-il imagé.
COMME DES RETROUVAILLES
Pour François-Guy Thivierge, il s’agissait d’un premier arrêt à Castle Mountain depuis 25 ans, lorsqu’il avait escaladé l’une des deux grandes sections de la montagne. C’est cette fois-ci à l’autre paroi, nommée Bewer Buttress, qu’il s’est attaqué.
« Quel bonheur de pouvoir arriver au sommet et de compléter la ligne après toutes ces années! C’est un défi qui me trottait dans la tête depuis longtemps. On parle de l’une des voies d’escalade alpines les plus classiques des rocheuses canadiennes. C’est une expérience 5 étoiles », s’est-il réjoui.
L’extase a été ressentie au bout d’une ascension d’une durée d’un peu plus de 16 heures. « Juste la marche d’approche, c’était quelque chose et il fallait ensuite escalader un gros mur de roches. C’était un peu comme grimper sur le coin d’un édifice. On est revenus aussi brûlés qu’heureux », a-t-il raconté au sujet de cette ascension vécue par temps froid et venteux.
UNE APPROCHE ÉMOUVANTE
Le fait qu’il soit contraint de demeurer au Canada n’a pas sapé le moral de l’alpiniste, bien au contraire. Inspiré par la beauté de son « chez-lui », il a même craqué à l’arrivée sur place.
« La montagne est visible de l’autoroute, qui est certainement l’une des plus belles au monde. Les paysages sont extraordinaires avec des lacs de couleur turquoise. »
« J’étais au volant et les larmes me sont venues aux yeux quand j’ai vu ce château en forme de couronne de roi. C’est encore plus beau de savoir que c’est chez nous », s’est-il exprimé.
UN PROJET FLEXIBLE
Si la crise sanitaire actuelle ne freine pas les ardeurs de Thivierge dans sa quête, il n’en demeure pas moins que ses plans initiaux s’en trouvent chamboulés. Le vétéran sait pertinemment que l’adaptation sera la clé pour les prochains mois.
« La liste des 55 montagnes peut bouger. Par exemple, mon plan initial était d’attaquer le mont Assiniboine (en Colombie-Britannique), mais il était trop tard dans la saison et il y avait trop de neige, ce qui rendait le terrain instable. Des plans B aux conditions plus favorables, il n’en manque pas dans les Rocheuses ! »
« Le projet continue, il n’est pas question d’arrêter. Je vais par contre me donner six mois de plus à la fin pour compenser les mois que j’ai perdus en 2020. Je tiens à respecter les normes sanitaires en place. Donc je ne peux pas m’en aller n’importe où pour le moment. Pour que ce projet fonctionne, il faut faire preuve de flexibilité », a conclu avec sagesse celui qui prévoit s’envoler pour explorer une autre partie de l’Ouest canadien, à la mi-décembre.
Dès que les conditions sanitaires et l’ouverture des frontières le permettront, Thivierge se promet d’élargir de nouveau ses horizons pour atteindre ses objectifs montagneux ailleurs autour du globe.
L’alpiniste de Québec François-Guy Thivierge a entamé en août 2019 le défi de sa vie : gravir 55 montagnes en 55 mois pour souligner ses 55 ans. Chaque mois, Le Journal vous présente une montagne qu’il a gravie dans le cadre de ce projet.