Le Journal de Montreal

Le derby Lawrence bat son plein

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Les équipes qui meublent le soussol de la NFL ne le diront jamais ouvertemen­t, mais déjà elles salivent à l’idée de mettre la main sur le quart-arrière Trevor Lawrence avec le premier choix au prochain repêchage. Certains évoquent par contre l’idée que l’espoir pourrait décider de rester une année de plus sur la scène universita­ire, ce qui n’a pas beaucoup de sens.

Lawrence a fait parler de lui cette semaine parce qu’il sera temporaire­ment sur la touche après avoir contracté la COVID-19. Selon toute vraisembla­nce, il sera rétabli sous peu et il n’est pas difficile d’imaginer le joueur étoile de l’Université de Clemson dans l’uniforme des Jets, qui demeurent la seule équipe dans la NFL qui est toujours en quête d’une victoire.

Or, voilà, des observateu­rs se plaisent déjà à prétendre que Lawrence devrait tout faire en son pouvoir pour tourner le dos à cette équipe si, en effet, elle boucle sa saison avec le premier choix tant convoité en poche.

C’est bien beau se payer la tête des Jets, mais ce serait là une décision qui défie toute logique.

D’une part, Lawrence n’a plus rien à gagner dans la NCAA, lui qui a déjà mené les siens à la conquête du championna­t national.

D’autre part, considéran­t qu’il est perçu de manière quasi unanime comme le futur premier choix (sauf si Justin Fields vient brouiller les cartes), sa valeur ne peut plus augmenter auprès des équipes de la NFL. Dans ce contexte, un retour sur la scène universita­ire en 2021 l’exposerait indûment à des risques de blessures.

LE CAS DES MANNING

Plusieurs en ce moment font un parallèle plutôt boiteux avec les frères Manning. En 1997, Peyton Manning était identifié universell­ement comme le futur premier choix au repêchage. Justement, les Jets détenaient ce choix et Manning en avait surpris plus d’un en choisissan­t plutôt de retourner à l’Université du Tennessee.

Manning n’a cependant jamais pris cette décision en fonction de bouder les Jets. L’équipe qui l’a repêché en 1998, les Colts, en était justement une avec un historique encore plus triste.

D’autres suggèrent que Lawrence devrait plutôt faire le saut chez les profession­nels, mais imiter l’autre Manning, Eli, qui avait annoncé son refus de porter les couleurs des Chargers. Ceux-ci détenaient le premier choix en 2004 et l’ont tout de même choisi avant de l’échanger aux

Giants. Les joueurs qui empruntent cette voie sont toutefois rarissimes.

PAS PIRES QUE LES AUTRES

De toute évidence, les Jets n’ont rien de bien attrayant en ce moment, mais n’est-ce pas le cas, année après année, pour la vaste majorité des équipes qui détiennent le premier choix? Quand une équipe repêche en premier, c’est qu’elle est forcément criblée de trous.

Les Jets sont effectivem­ent risibles sur le terrain, mais un nouvel entraîneur-chef changera la philosophi­e de l’équipe l’an prochain. L’organisati­on bénéficie déjà de deux choix de première ronde en 2021, tout comme en 2022.

En supposant que les Jets repêchent Lawrence, ils pourraient obtenir encore plus de capital au repêchage en échangeant leur quart actuel, Sam Darnold. L’équipe figure aussi parmi celles qui ont la plus grande marge de manoeuvre sous le plafond salarial afin d’apporter quelques améliorati­ons rapides.

Si Lawrence est prêt à supporter la pression d’un aussi grand marché, les perspectiv­es commercial­es pourraient par ailleurs devenir grandioses pour ce bachelier en marketing.

Que ce soit chez les Jets ou avec toute autre équipe, Lawrence a tout intérêt à plonger, même si l’eau peut sembler trouble.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Trevor Lawrence brille depuis son arrivée à Clemson, lui qui a mené le programme à la conquête du championna­t national universita­ire en 2018.

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