Plusieurs signes d’essoufflement de l’économie américaine
WASHINGTON | (AFP) L’économie américaine donne de nouveaux signes d’essoufflement, mais l’incertitude entourant le nom du nouveau président des États-Unis et la perspective d’un Congrès toujours divisé n’incitent pas à l’optimisme quant à l’adoption rapide d’un nouveau plan de relance.
Dans ce contexte, tous les regards se tournent vers la banque centrale (Fed) qui tient depuis hier une réunion monétaire et pourrait indiquer aujourd’hui si elle compte puiser dans son arsenal pour donner un coup de pouce à l’activité économique.
Le pays tente de se relever de la crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19. Des millions d’Américains sont toujours au chômage, des milliers de PME sont confrontées à des difficultés de trésorerie et certains secteurs, comme le tourisme, le transport aérien ou la restauration, sont aux abois.
Hier, le secteur des services, qui compte pour les deux tiers de l’économie, a confirmé ce trou d’air.
RISQUE DE 2e RÉCESSION
L’activité y a certes progressé en octobre, selon l’indice de l’association professionnelle ISM publié hier, mais à un rythme moins élevé qu’au cours des mois précédents.
« Les risques d’une nouvelle récession sont élevés alors que le virus fait rage et que le soutien budgétaire supplémentaire est incertain à très court terme, en particulier avec le résultat de l’élection encore indécis », ont relevé les analystes d’Oxford Economics dans une note.
Le taux de chômage du mois d’octobre sera connu demain, et ne devrait que peu reculer par rapport à septembre, passant de 7,9 % à 7,7 %, d’après les projections d’économistes. Il avait culminé en avril à 14,7 %, un mois après le « Grand confinement ».
Autre source d’inquiétude : les entreprises privées ont créé bien moins d’emplois en octobre qu’en septembre, et bien moins qu’attendu, selon l’enquête mensuelle de la firme de services aux entreprises ADP également publiée hier.
Le PIB a certes connu une croissance record au troisième trimestre, à 33,1 % en rythme annualisé, mais cela représente seulement 7,4 % par rapport au trimestre précédent, selon le calcul privilégié par les autres économies avancées.
Cette hausse a seulement permis de rattraper partiellement la chute historique du deuxième trimestre.