Lendemain d’élection aux États-Unis
Privé d’un second mandat par la victoire de Joe Biden, Donald Trump était de retour sur son terrain de golf hier, au lendemain de sa défaite, alors qu’il continue à nier le résultat de l’élection présidentielle sur Twitter.
« Les machines des grandes villes sont corrompues. Il s’agit d’une élection volée. […] Là où ça comptait, ils ont volé ce qu’ils avaient à voler », a tweeté, sans preuves à l’appui encore une fois, le président sortant quelque temps avant de se diriger vers son club de golf de Sterling, en Virginie.
II y avait été aussi aperçu samedi, au moment même où les médias annonçaient sa défaite.
S’il semble utiliser ses temps libres pour frapper la petite balle blanche, le scénario d’une retraite dorée et anonyme est difficile à imaginer une fois qu’il aura quitté la Maison-Blanche, le 20 janvier.
« Il a besoin d’être sous les feux de la rampe, il a trop besoin d’attention », laisse tomber le professeur au département de science politique de l’Université Laval, à Québec, Jonathan Paquin.
PEUT-ÊTRE RÉSEAU DE TÉLÉ
Selon lui et son confrère Rafael Jacob, de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, « il y a fort à parier » que l’homme de 74 ans lance sa chaîne de télévision câblée.
Depuis son arrivée au pouvoir, Trump a déploré que la couverture de Fox News, pourtant souvent son alliée, n’était pas assez « trumpiste » à son goût.
À l’heure de la reconversion, il pourrait être de nouveau tenté par le petit écran, lui qui a poussé la porte de tous les foyers américains avec la téléréalité
The Apprentice, diffusée de 2004 à 2015. « Lorsqu’un président quitte, il reste traditionnellement discret. Mais dans ce cas-ci, Trump pourrait s’imposer comme leader de l’opposition […]. Sa chaîne pourrait maintenir la cohésion des trumpistes, être ouvertement antidémocrate et, qui sait, lui permettre d’espérer revenir en 2024 », détaille M. Paquin.
SE REPRÉSENTER ?
La question est dans l’air et plusieurs envisagent ce scénario : est-ce que Trump pourrait briguer un nouveau mandat à la présidence dans quatre ans ?
« Oui, il pourrait très bien se présenter en 2024. Mais comme très peu de présidents sortants perdent leur réélection, il n’est pas dit que les républicains lui accorderont leur confiance », nuance Christophe Cloutier-Roy, chercheur à la Chaire Raoul-Dandurand.
Depuis 75 ans, Donald Trump est le troisième président américain qui échoue à obtenir un second mandat aux urnes, après Jimmy Carter et George H. W. Bush.