Un père endeuillé veut poursuivre des policiers
Ils ont intercepté un chauffard avant l’accident mortel
SANTE-ANNE-DES-MONTS | Le père d’une femme décédée dans un accident de voiture l’an dernier en Haute-Gaspésie veut poursuivre au civil les policiers qui avaient intercepté puis relâché le conducteur fautif peu avant le drame.
Tôt le 5 mai 2019, Maxime Perreault, un homme au début de la vingtaine, circulait à grande vitesse sur la route 132, à SainteAnne-des-Monts, avec deux occupants à bord. Des témoins ont alors alerté le 911 et signalé la conduite erratique et dangereuse de l’individu. Ce dernier est alors intercepté et reçoit un constat d’infraction pour avoir omis de s’immobiliser à un arrêt obligatoire. Les policiers le laissent ensuite reprendre la route. Deux heures plus tard, le chauffard rate une tentative de dépassement et effectue plusieurs tonneaux avant de se retrouver dans un fossé. Marie-Ève Mimeault, 33 ans, perd la vie.
PREUVES
Comme c’est le cas pour ce genre d’événements impliquant des policiers, le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) a fait une investigation et a remis son rapport au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Évoquant que les preuves étaient insuffisantes pour conclure qu’il y avait eu négligence criminelle de la part des policiers, le DPCP a décidé de ne pas porter d’accusations contre eux.
Serge Mimeault, le père de la victime, a expliqué à l’Agence QMI sa déception de voir les policiers s’en tirer.
Il a indiqué que le signalement à la police de la conduite dangereuse de Perrault fait par un témoin peu avant l’accident est un des trois éléments justifiant une poursuite au civil contre les policiers. Selon lui, ceux-ci n’auraient pas dû laisser Perreault reprendre la route. D’autant plus que ce témoin aurait indiqué lors de son appel au 911 que le conducteur démontrait des signes d’intoxication par l’alcool, la drogue ou les deux.
Un autre élément, selon lui, est que des bouteilles d’alcool vides auraient été présentes dans la voiture conduite par le chauffard. Puis, Serge Mimeault souligne que Maxime Perreault a reconnu sa culpabilité à un chef de conduite dangereuse causant la mort, ce qui lui a valu une sentence de cinq ans de pénitencier.
INCONCEVABLE
Selon le père de la victime, il est inconcevable que les patrouilleurs qui ont intercepté Maxime Perreault avant l’accident n’aient pas jugé bon de lui faire passer un test d’alcoolémie sur-le-champ, alors qu’un test réalisé après l’accident a révélé qu’il était au-delà de la limite légale.
« Tous les éléments sont là. Qu’est-ce que ça aurait pris de plus ? Un autre mort ? Donc, je ne peux pas laisser ça de même, il y a eu un manque de leur part, c’est officiel [que je poursuis] », a-t-il dit.